Par Zine Haddadi
Aussitôt installé comme nouveau ministre de l’Education nationale, Mohamed Seghir Saâdaoui a d’emblée tendu la main aux syndicats de son secteur.
Ainsi, le nouveau ministre de l’Education nationale a convié les partenaires sociaux à une rencontre, avons-nous appris auprès des syndicats du secteur de l’éducation.
La rencontre, qui se veut comme une prise de contact entre le nouveau ministre de l’Education nationale et les syndicats, a été fixée au samedi 30 novembre.
L’organisation de cette rencontre intervient alors que les syndicats avaient montré des signes de contestation concernant le dossier des statuts de l’éducation dont le contenu n’a toujours pas été dévoilé à ce jour.
Plusieurs syndicats, dont le Cnapeste, avaient déposé communément un préavis de grève à travers le territoire national pour la journée du 27 novembre.
Bien que le préavis de grève soit maintenu, les syndicats voient d’un bon œil l’invitation du nouveau ministre de l’Education nationale à des discussions le 30 novembre courant.
Contacté par «l’Algérie Aujourd’hui», Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapeste, a salué l’initiative du nouveau ministre de l’Education nationale Mohamed Seghir Saâdaoui à l’adresse des syndicats du secteur pour des discussions.
«L’initiative est à saluer. Nous sommes toujours en faveur du dialogue et pour une feuille de route claire basée sur des échanges constructifs», indique Messaoud Boudiba qui précise que le préavis de grève se veut une action pour rappeler les revendications des syndicats, notamment celles se rapportant aux statuts de l’éducation qui jouissent d’un intérêt particulier de la part du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
En effet, le chef de l’Etat avait renvoyé deux fois à la révision le texte proposé par l’ancien ministre de l’Education Abdelhakim Belabed, appelant à ce que l’enseignant soit considéré comme «un éducateur» et non comme un «fonctionnaire».
Le président Tebboune s’était même engagé, lors de la campagne électorale, à ce que les nouveaux statuts soient promulgués avant la fin de l’année en cours.
Ce que veulent les syndicats
Le Cnapeste rappelle, par le biais de son porte-parole Messaoud Boudiba, que les syndicats n’ont pas été associés à l’élaboration du texte en question. «Il serait préférable que les syndicats connaissent le contenu des statuts avant sa promulgation. Le président de la République avait tracé les objectifs fixés aux statuts et le contenu doit y correspondre. La question dépasse le simple aspect financier», a-t-il détaillé.
De son côté, le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, a salué l’initiative du nouveau ministre de l’Education nationale de convier les syndicats aux discussions. «C’est une bonne chose que de dialoguer entre la tutelle et les syndicats», a-t-il noté.
Néanmoins, pour le Satef, c’est le régime indemnitaire qui est à revoir, évoquant notamment l’érosion du pouvoir d’achat des professionnels de l’Education nationale.
«Il faut revoir le régime indemnitaire de sorte à ce que l’enseignant et le travailleur de l’éducation soient prémunis contre le l’érosion du pouvoir d’achat», a poursuivi Boualem Amoura qui a également appelé à la révision des œuvres sociales dont bénéficient les travailleurs du secteur de l’éducation. Le même intervenant a également réitéré son appel à une refonte profonde du système éducatif national, ainsi que la réforme des examens du Bac et du BEM.
«De notre côté, nous irons sur des sujets de fond avec le ministre. Nous parlerons de la refonte globale du système de l’éducation qui est une nécessité. Il sera également question de la réforme des examens qui est également à revoir en urgence. Pour les questions économiques, le plus important à réviser est le régime indemnitaire, pas uniquement les statuts, car tant que le secteur de l’éducation reste au sein de la Fonction publique, toute réforme des statuts sans toucher au régime indemnitaire ne changera rien pour les professionnels de l’éducation», a-t-il ajouté.
La rencontre entre le nouveau ministre de l’Education nationale et les syndicats promet d’être riche en échanges, surtout que l’échéance fixée par le Président pour la promulgation des statuts de l’éducation, à savoir la fin de l’année, approche à grands pas.