PAR AMRA R.
Le ministre de l’Education nationale, M. Mohammed Seghir Saadaoui, a reçu, jeudi, cinq responsables d’organisations syndicales agréées auprès du secteur dans le cadre d’une série de rencontres qui visent à recueillir les observations et les propositions sur le statut particulier et le régime indemnitaire, ainsi que sur les préoccupations socioprofessionnelles des fonctionnaires, indique un communiqué du ministère. Ces audiences interviennent dans un contexte d’ébullition que connaît le secteur de l’Education nationale, en raison de la fronde menée par quatre syndicats qui ont eu recours à une grève cyclique de deux jours par semaine pour marquer leur désapprobation à l’égard du contenu du statut particulier promulgué récemment.
Contrer les syndicats «non représentatifs»
Le ministère de l’Education nationale (MEN) a opté, d’une part, pour une approche réglementaire afin de contrer l’action des quatre syndicats. Ainsi, le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste), le Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), le Conseil des enseignants des lycées algériens (CELA) et l’Organisation algérienne des enseignants de l’éducation (Madjal) ont été déclarés hors la loi et leur grève jugée illégale. Cependant, le syndicat du Cnapeste qui n’en démord pas, a déposé un nouveau préavis de grève pour le dimanche 23 et le lundi 24 février 2025, assortis d’un sit-in national de protestation pour le 24 février, arguant que «les deux décrets exécutifs, 54/25 et 55/25, portant respectivement le statut particulier et le régime indemnitaire, ne répondent pas aux revendications et aspirations des enseignants». D’autre part, le département de M. Saadaoui poursuit ses rencontres avec les organisations syndicales conformément à son engagement de promouvoir le dialogue social, et à «ouvrir les canaux de communication avec les partenaires sociaux, afin d’améliorer les conditions des travailleurs et à garantir le bon fonctionnement du secteur». Dans une précédente déclaration, le MEN avait salué l’adhésion positive pour avoir assuré «le bon déroulement de la scolarité des élèves et la protection des établissements scolaires», tout en soulignant «l’importance du rôle du partenaire social».
Les propositions des syndicats
Bien que déclaré «non représentatif, le Cnapeste et le Snapest ont été conviés à la réunion. Ce dernier via son coordinateur national a proposé, entre autres, «la valorisation du diplôme de l’Ecole normale supérieure des enseignants et le recrutement direct des diplômés de cette école, outre l’ouverture des perspectives de promotion hors catégorie». Hormis cela, le SG du Conseil d’enseignants des lycées d’Algérie (CELA) a appelé à «à la valorisation de l’expérience professionnelle dans la promotion, outre la promotion automatique, l’ajustement des grades à partir des grades de base dans la catégorie 14, la mise à jour des primes et la création d’autres primes, tout en révisant le régime disciplinaire». Le président de l’Organisation algérienne des professeurs de l’éducation (OAPE) a aussi insisté sur «l’uniformisation de la classification des grades et du volume horaire de tous les cycles à 15 heures, ainsi que la suppression des sanctions prévues à l’encontre des enseignants». Parmi les propositions présentées par le président de l’Organisation algérienne des professeurs de l’éducation (OAPE), il y a lieu de citer «la valorisation des primes et des indemnisations prévues et l’ajout d’autres, avec la réduction de l’âge de départ à la retraite de 5 ans». De son côté, le secrétaire général du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement primaire (Snapep) a proposé «l’intégration des enseignants de l’école primaire au grade de professeur d’école primaire classe 1, catégorie 13». M. Saadaoui a également reçu le SG du Syndicat national des directeurs d’écoles primaires (SNADEP) qui a appelé à «la révision de la classification du grade du directeur de l’école primaire ainsi que la généralisation du poste de censeur d’école primaire et d’éducateur spécialisé à toutes les écoles primaires».