Par M. Mansour
Dans une réponse écrite à une question parlementaire, le ministre de l’Éducation nationale, Mohamed Seghir Saâdaoui, est revenu sur les règles encadrant le classement et l’évolution de carrière des enseignants. A ce propos, il a tenu à lever toute ambiguïté quant à l’égalité de traitement entre les diplômés des Écoles normales supérieures (ENS) et ceux des universités, affirmant que « c’est le titre d’enseignant qui les réunit » et qu’il n’existe « aucune distinction » entre eux en matière de promotion.
L’intervention du ministre s’inscrit ainsi dans un contexte marqué par des interrogations persistantes autour de la lisibilité du nouveau statut de l’enseignant et de la reconnaissance équitable des parcours de formation. La question formulée par le député (MSP), Slimane Zerkani illustre ces préoccupations. Dans sa réponse, M. Saâdaoui a rappelé que la gestion des effectifs enseignants demeure régie par les dispositions générales de la Fonction publique, qui imposent une classification fondée sur le niveau de qualification académique. Ainsi, un diplôme de Master obtenu à l’université est classé au même niveau qu’un diplôme délivré par une École normale supérieure à l’issue d’un cycle de cinq années de formation spécialisée. L’accès au corps enseignant repose sur le grade correspondant au titre détenu, indépendamment du parcours ou de l’institution d’origine.
Voies d’évolution professionnelle
En matière de promotion, M. Saâdaoui a rappelé que la réglementation en vigueur prévoit trois voies d’avancement. L’une d’elles repose sur l’organisation de concours professionnels accessibles aux enseignants justifiant d’un minimum de cinq années de service effectif. Une autre possibilité consiste en l’inscription sur une liste d’aptitude, à condition de justifier d’une ancienneté de dix années dans l’exercice effectif du métier. Une dernière modalité repose sur la valorisation d’un diplôme universitaire obtenu après l’intégration, à condition que ce diplôme soit en lien avec la spécialité requise pour le poste.
Le ministre a précisé que ces formes de promotion sont conditionnées par l’existence de postes budgétaires vacants et par des quotas spécifiques attribués à chaque mode d’accès. Il affirme que ces règles sont conformes aux normes de la fonction publique : « Ce sont les mécanismes et les critères appliqués dans tous les autres secteurs de la fonction publique ».
Les ENS restent prioritaires, mais sans exclusivité
En ce qui concerne l’accès aux postes d’enseignants, le ministre a rappelé que les diplômés des ENS bénéficient d’une priorité, comme le prévoit le décret exécutif 25-54 du 21 janvier 2025 relatif au nouveau statut particulier de l’Éducation. Toutefois, en cas d’insuffisance de candidats issus des ENS pour couvrir les besoins pédagogiques, « il est procédé, à titre exceptionnel, à un recrutement par concours sur titre ou sur épreuves écrites, dans le strict respect des cadres juridiques en vigueur », a-t-il précisé dans une note ministérielle datée du 2 juin 2025 (n° 627). Cette flexibilité vise, selon lui, à « garantir le droit à l’éducation inscrit dans la Constitution et éviter que les classes ne soient laissées sans encadrement pédagogique ».
La question des syndicats
Enfin, en réponse aux préoccupations sur la représentativité des diplômés des ENS dans les consultations, Saâdaoui a rejeté toute forme de mise à l’écart. Il affirme que « les syndicats agréés qui couvrent les grades des enseignants intègrent dans leurs instances des membres issus aussi bien des ENS que des universités, sans aucune discrimination ». Selon lui, « tous ces syndicats ont présenté leurs propositions et remarques, et participé aux concertations organisées par le ministère, sous la supervision de la commission technique installée à cet effet ».