PAR AMAR R.
La politique de la terre brûlée est désormais appliquée dans la bande de Ghaza où l’armée d’occupation sioniste s’en prend à tout : maisons, hôpitaux, écoles, marchés… Tout édifice encore debout est la proie de bombardements ciblés pour rendre invivable l’enclave palestinienne et faciliter son occupation. Pour autant, le gouvernement sioniste s’emploie aussi à réduire la population de Ghaza au minimum, en envoyant ses avions de guerre bombarder les maisons sur les têtes de leurs habitants, causant des dizaines de morts parmi les civils et d’autres blessés dans la ville martyre de Ghaza. Hier, des dizaines de magasins dans un marché de Jabaliya ont été également pris pour cible par les missiles sionistes, pour affamer les habitants de ce camp de réfugiés.
Les bombardements ont causé d’énormes dégâts aussi dans la ville de Rafah, au sud de l’enclave, vers laquelle l’entité sioniste demande aux civils de fuir, alors même qu’elle poursuivait son offensive terrestre, tout autant d’ailleurs que Khan Younès, dont bon nombre d’habitants ont pris la fuite hier.
Les nations unies ont déclaré que les zones du sud, qu’Israël a ordonné d’évacuer au cours des trois jours écoulés depuis la trêve, abritaient plus de 350.000 personnes avant l’agression – sans compter les centaines de milliers de personnes qui s’y réfugient désormais en provenance d’autres régions. Au total, 80% des 2,3 millions d’habitants de Ghaza ont fui leurs maisons lors d’une campagne de bombardement sioniste qui a réduit une grande partie de la bande côtière surpeuplée en un désert désolé.
Retrait de 70% des troupes sionistes au nord
Parallèlement à son offensive dans le sud, l’armée sioniste a, en revanche, retiré 70% de ses troupes du nord de l’enclave, selon une déclaration du mouvement Hamas, qui soutient que ce retrait tactique est dû au fait que les forces sionistes n’ont pas atteint leurs objectifs, mais aussi qu’elles y rencontraient une résistance farouche.
Ce que confirme à demi-mots l’armée d’occupation, qui affirme qu’elle avait « atteint ses objectifs au nord », mais en cachant volontairement ses pertes matérielles et humaines pour garder un semblant de domination militaire. Le ministère de la santé à Ghaza a, de son côté, annoncé hier que les bombardements sionistes avaient fait 15.899 morts et 42.000 blessés, à 70% des femmes et des Palestiniens de moins de 18 ans, depuis le début de la guerre le 7 octobre. Les responsables médicaux affirment en outre que des milliers d’autres sont portés disparus et que l’on craint qu’ils ne soient ensevelis sous les décombres.
Le CICR dénonce les souffrances «intolérables» de la population
Dans ce contexte, la cheffe du comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric, qui est arrivée hier dans la bande de Ghaza, a dénoncé les souffrances « intolérables » de la population. « Je suis arrivée à Ghaza, où les souffrances de la population sont intolérables. Je réitère notre appel urgent pour que les civils soient protégés conformément aux lois de la guerre et que l’aide puisse entrer sans entrave. Les otages doivent être libérés et le CICR autorisé à leur rendre visite en toute sécurité », a écrit Mirjana Spoljaric sur X.
« Le niveau de souffrance humaine est intolérable. Il est inacceptable que les civils n’aient aucun endroit sûr où aller à Ghaza, et avec un siège militaire en place, il n’y a pas non plus de réponse humanitaire adéquate possible à l’heure actuelle », a relevé la présidente du CICR.
Madrid, Berlin et Paris appellent à protéger les civils
Alors que l’entité sioniste intensifie ses frappes contre les populations civiles palestiniennes, de plus en plus de pays européens ont rappelé à l’agresseur ses obligations de protéger les civils et à « respecter le droit international humanitaire ».
Le premier ministre espagnol Pedro Sanchez a affirmé hier que l’Europe devrait arrêter la politique de deux poids, deux mesures concernant ses positions envers la Palestine et l’occupation sioniste. Il a souligné en outre l’importance pour la communauté internationale de voir la guerre comme une occasion de progresser vers une solution à deux Etats, soulignant la nécessité pour l’Europe de reconnaître l’Etat de Palestine, qui était déjà reconnu par un grand nombre d’Etats.
Pour sa part, la ministre allemande des affaires étrangères Annalena Baerbock a réaffirmé que l’entité sioniste « avait le droit de se défendre », mais a également appelé les autorités israéliennes à « respecter le droit international humanitaire ».
« La question centrale est de savoir comment ce droit à l’autodéfense est exercé. Il est de notre responsabilité, en particulier dans cette phase, d’alléger les souffrances des civils, car trop de Palestiniens sont déjà morts », a-t-elle déclaré.
Emmanuel Macron a aussi haussé le ton samedi à l’égard de la stratégie israélienne,
interrogeant « l’objectif » de « destruction totale du Hamas » et appelant à « redoubler d’effort pour parvenir à un cessez-le-feu durable ». Enfin, les Etats-Unis, l’allié le plus proche d’Israël, l’ont également publiquement appelé à faire davantage pour protéger les civils dans la partie sud de Ghaza.
A. R.