PAR R. AKLI
Le lancement de l’opération d’ouverture du capital social du crédit populaire d’Algérie (CPA) à la participation privée interviendra en janvier prochain et portera sur un montant global d’environ 100 milliards de dinars, a précisé hier à Alger le directeur général de cette grande banque étatique, Ali Kadri, en marge des travaux de la rencontre annuelle de la commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob).
A travers cette opération, le CPA prévoit ainsi de faire appel à l’épargne publique via le marché boursier d’Alger aux fins de réaliser une levée de fonds pour un montant d’environ
100 milliards de dinars correspondant à une augmentation de l’ordre de 30% de son capital social, nous précise des sources très au fait du dossier.
Première du genre au sein du secteur financier public, cette opération devra permettre ainsi au CPA de collecter de l’argent frais sur le marché local en vue de conforter ses fonds propres en cédant de nouvelles actions correspondant à une part de 30% de son capital social en faveur de potentiels nouveaux actionnaires.
De futurs investisseurs, institutionnels ou privés, qui devront ainsi apporter à la banque de nouvelles ressources pour conforter son assise financière, mais aussi d’éventuels apports en compétences managériales et de gouvernance, en fonction de la nature des épargnants et des procédures qui seront déterminées dans les prochains jours pour définir les termes
précis de ce processus d’ouverture de capital en bourse. Un processus déjà très avancé et dont l’étape à venir sera le feu vert officiel du conseil des participations de l’Etat (CPE), instance souveraine pour la gestion stratégique des capitaux marchands publics, le capital du CPA étant détenu jusqu’ici à 100% par l’Etat. Aussi, cette étape permettra de fixer « les caractéristiques de cette opération d’ouverture de capital, le montant et le prix de cession », a précisé le directeur général de cette institution bancaire, dans une déclaration à l’agence APS.
Une année 2024 encore plus « prospère »
La banque ayant, selon lui, déjà accompli l’étape de son évaluation financière, réalisée par un cabinet de conseil international, elle pourra dès lors déposer son dossier et sa notice d’information auprès de l’autorité boursière qui est la Cosob afin d’obtenir son visa pour le lancement effectif d’un appel public à l’épargne en vue de son admission en bourse.
Aussitôt accomplies ces procédures, une campagne d’information, indique le même responsable, sera mise en place pour « permettre aux investisseurs d’avoir toutes les informations nécessaires, aussi bien sur la banque que sur l’opération d’ouverture du capital en elle-même ». Dans cet ordre d’idées, Kadri n’a pas manqué d’assurer qu’au titre de l’exercice en cours, le CPA a confirmé la bonne reprise de son activité de financement, tirée notamment par les besoins des secteurs du BTPH, des services et de l’industrie agroalimentaire, ajoutant que la banque table sur une année 2024 encore plus « prospère », au vu de la nouvelle dynamique que connaît actuellement l’économie nationale.
Une santé financière et des perspectives favorables en somme, ce qui devrait permettre de donner ainsi un signal positif à l’adresse des investisseurs pour favoriser à échéance le succès de l’opération d’appel public à l’épargne que la banque s’apprête à lancer sur le marché des capitaux domestique.
Une opération considérée, faut-il le souligner, comme étant cruciale pour enclencher un processus de redynamisation de la place financière locale, en servant à la fois de déclic pour la modernisation du secteur bancaire national et de test pour le lancement de nouvelles opérations d’ouverture de capital en bourse, dont celle concernant la BDL, déjà prévue officiellement pour la mi-2024.
L’enjeu étant en définitive d’améliorer l’efficacité des banques et du marché financier local dans son ensemble, en termes de collecte de l’épargne, de financement de l’économie nationale et de canalisation des fonds colossaux qui continuent à échapper aux circuits formels.
R. A.