Le groupe britannique rejoint officiellement le groupement Reggane nord qui est composé de Sonatrach, détenteur de 40% des actions, l’espagnol Repsol à 36% et Harbour Energy à 24% en remplacement de WinterShall DEA, et ce, après avoir reçu «l’aval» des autorités algériennes. «L’Algérie a donné son aval», affirme une source proche du dossier, pour qui l’arrivée du premier acteur énergétique de la mer du Nord en «Algérie est un bon signe» pour le développement du secteur des hydrocarbures, gazier en particulier. En effet, cette acquisition permettra au groupe britannique non seulement de diversifier son portefeuille, mais aussi de renforcer sa production.
PAR ABDELLAH B.
Harbour Energy avait finalisé son acquisition des actifs de Wintershall DEA en septembre dernier pour un montant de 11,2 milliards de dollars. A travers cette action, il intègre l’un des consortiums les plus importants dans la production gazière en Algérie, avec un volume de 13 milliards de m3 en 2023. Après l’achèvement des projets de développement, la production sera revue à la hausse dans les années à venir. Les trois sociétés partenaires ont déjà entamé la première partie de la troisième phase de développement de ce gisement au mois de novembre de l’année dernière. Cette première étape consiste en le forage de plus de 100 nouveaux puits dans six champs attribués au groupement de Reggane nord, et qui sont entrés en phase d’exploitation au mois de décembre 2019. Il s’agit des champs de Reggane, Kahlouche, Sali, Sud-Est d’Azrafil, Sud Kahlouche et Tiouliline qui sont visés par le programme de développement dont les travaux devront arriver à terme en 2026.
Objectif 100 milliard de m3 à l’export
D’ailleurs, c’est l’un des gisements prometteurs sur lesquels l’Algérie mise pour améliorer sa production gazière dans les années à venir, avec un objectif de 100 milliards de m3 à l’export d’ici à 2030. Le permis d’exploitation de ces six champs par le groupement Reggane nord s’étalera jusqu’en en 2041, ce qui renseigne sur l’importance de cette réserve objet d’exploitation. Par ailleurs, cette acquisition des actifs de Wintershall DEA en Algérie comprend également les licences de captage et de stockage du carbone qui sont aujourd’hui au centre de la politique algérienne pour le climat. Il s’agit d’une étape importante pour adapter la production gazière du pays aux nouvelles normes environnementales dans l’objectif de préserver ses parts de marché sur la scène internationale, européenne en particulier. En fait, depuis le mois d’avril dernier, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, avait reçu à deux reprises les hauts responsables de Harbour Energy pour parler à la fois de cette acquisition, d’une part, et d’autre part, saisir les opportunités qui se présentent pour le renforcement de l’activité de Harbour Energy sur le marché algérien dans le cadre de partenariat avec la Sonatrach.
Rencontre Arkab-Cook au NAPEC
Le choix de l’Algérie pour le développement des affaires dans le secteur des hydrocarbures a été mis en avant par la Directrice générale de Harbour Energy, Linda Cook, lors de sa rencontre avec le ministre de l’Energie et des Mines Mohamed Arkab à la veille des travaux de la Conférence méditerranéenne sur l’énergie (NAPEC) qui s’est déroulée le 14 octobre dernier à Oran. Lors de cette rencontre, la patronne de Harbour Energy avait insisté sur l’importance de la coopération entre la Sonatrach et son groupe qui cherche à diversifier son portefeuille en dehors de la mer du Nord en ciblant cette fois-ci le continent africain qui regorge d’importantes opportunités. Cette démarche s’inscrit dans la nouvelle politique du groupe britannique qui a affiché ces derniers mois sa volonté de se retirer de la mer du Nord en raison de la pression fiscale imposée par le gouvernement britannique sur les acteurs pétroliers, révèle l’agence Reuters. Dans ce sens, le marché énergétique algérien qui a adopté une nouvelle vision de facilitation fiscale pour les investisseurs étrangers est une occasion qui se présente à Harbour Energy pour fructifier ses investissements sur le marché algérien des hydrocarbures.