Par Abdellah B.
Le groupe espagnol d’ingénierie Duro Fulguera tente une action de conciliation avec la Sonelgaz au sujet du projet de la centrale électrique de Djelfa. Une délégation de la société devait se rendre, hier, en Algérie, d’après la presse espagnole, pour discuter d’une éventuelle issue au litige qui l’oppose à la Sonelgaz. En effet, depuis quelques mois déjà, la situation n’était résolue même avec l’arrivée du nouvel Exécutif qui a déjà tenté de renouer le contact avec la Sonelgaz. Vu que la situation n’a pas évolué, la Sonelgaz s’est retrouvée dans l’obligation d’engager une procédure d’arbitrage pour préserver ses intérêts et forcer la partie espagnole à honorer ses engagements contractuels. Une démarche qui n’était d’ailleurs pas sans impact sur l’ardoise financière du groupe espagnol. Outre les pertes qui s’élèvent à plus de 100 millions d’euros sur son chiffre d’affaires, la société en difficultés financières peine toujours à lancer des opérations de capitalisation pour sauver la mise. Depuis, la société a plongé dans le rouge avec des perspectives aggravées suite à l’échec de son projet en Algérie et une forte indemnisation réclamée par la Sonelgaz qui est de l’ordre de 400 millions d’euros. Dans ce sens, la Sonelgaz exige non seulement une indemnisation, mais aussi l’annulation de la suspension du contrat et la reprise des travaux. Le projet accuse déjà un retard de plus de 10 ans, lancé pour la première fois en 2014, alors que les travaux n’ont jamais été achevés. En 2022, les deux parties ont tenté une nouvelle approche pour l’accélération du chantier et qui a été suivi par le virement de 100 millions d’euros effectué par la Sonelgaz pour le compte de DuroFulguera «suite à la signature d’un protocole d’accord fin 2021 et d’un avenant au contrat en avril 2022, dans lequel le client algérien s’obligeait à libérer une partie de la retenue effectuée sur la facturation de Duro Felguera et à analyser ses réclamations, les travaux ont été réactivés», a expliqué l’entreprise espagnole après le retraitement de ses comptes 2023.
Ce projet, initialement conçu pour être livré l’année en cours, représente un investissement substantiel de 544 millions d’euros, visant la construction d’une des plus grandes centrales thermiques à cycle combiné du pays de 1262 MW, comprenant quatre turbines à gaz et deux turbines à vapeur, ainsi que quatre chaudières de récupération de chaleur.
Depuis, la société espagnole s’est retrouvée face à une situation très délicate avec un bilan financier critique à partir de 2023, avant de s’aggraver en 2024 avec un bilan négatif de 100 millions d’euros. Incapable d’honorer ses engagements avec la Sonelgaz dans ce projet stratégique pour le pays, l’ancienne direction du groupe a procédé au mois de juin 2024 à une annulation du contrat de réalisation et qui est confirmée par les nouveaux venants. Pour sa part, Sonelgaz s’est opposée à la suspension, en se réservant d’autres droits et a entamé une période de négociations, ce qui a conduit Duro Felguera à devoir effectuer un nouveau traitement comptable du projet algérien. La riposte de la Sonelgaz a fortement impacté la partie espagnole qui a vu ses indicateurs financiers passer au rouge.
