En plus du gaz : L’Espagne se tourne vers le pétrole algérien

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Le pétrole en hausse

/En plus du gaz, l’Espagne a quasiment multiplié par trois (+286%) ses achats en sahara blend (appellation pour designer le pétrole algérien) pour représenter 5,5% du pétrole importé par la péninsule ibérique au courant du mois de septembre.

C’est ce qui ressort du rapport de la Corporation des Réserves Stratégiques de Produits Pétroliers (CORES), organisme placé sous la tutelle du ministère de la Transition écologique et des opérateurs pétroliers, et justement chargée d’assurer la sécurité et la diversification des approvisionnements en hydrocarbures. Ce regain d’intérêt pour le pétrole algérien du côté espagnol semble s’inscrire dans la durée. Les rapports de presse parlent d’un côté de tensions politiques avec certains fournisseurs habituels et de l’autre, on souligne la qualité des rapports entre nos deux pays. En effet, malgré la fin de fonction du GME, le gouvernement de Pedro Sánchez, grâce aux visites à Alger du ministre des Affaires étrangères (José Manuel Albares) et de la Transition-Énergie (Teresa Ribera), a établi de bonnes relations commerciales en matière énergétique. «L’Algérie n’était pas considérée comme un partenaire privilégié lorsqu’il s’agissait d’importer du pétrole», estime un spécialiste cité par la presse espagnole. Ce dernier note que la situation «a radicalement changé ces derniers mois.» Au vu des chiffres publiés par la CORES, l’Algérie n’est pas le seul fournisseur espagnol qui a progressé. La Libye, a quasiment multiplié par quatre ses livraisons vers l’Espagne. Au cours des douze derniers mois, les deux pays nord-africain représentent plus de 10% du total. L’Algérie et la Libye ont compensé la baisse des importations en provenance d’autres pays.

Le gaz algérien bat des records

D’un autre côté, toujours selon le rapport de cet organisme, l’Algérie a, durant le mois de septembre, dépassé la barre de la moitié des importations du gaz par l’Espagne pour atteindre les 52,4% seulement sur la partie gaz naturel. Durant cette période, l’Espagne a profité de la disponibilité des deux gazoducs pour reconstituer ses réserves stratégiques (ils ont atteint fin octobre les 50 jours). Même si d’autres livraisons importantes ont été effectuées à cette période par GNL, c’est à partir du mois de novembre que la cadence de livraisons de GNL va sensiblement augmenter. On estime que le gaz naturel livré par bateau à partir de l’Algérie a connu un fort rebond (+ 300%) et la tendance va se poursuivre au courant des prochains mois. Sur le plan de la logistique, c’est une armada de méthaniers algériens qui atteint une demi-douzaine qui sera chargée de transporter les quantités de GNL pour l’approvisionnement des usines de regazéification d’Enagás reparties à travers six villes espagnoles.

L’Espagne hub gazier

Les craintes des espagnoles en termes d’alimentation en gaz font désormais partie du passé. Plus aucun analyste n’ose remettre en doute les capacités de l’Algérie à satisfaire à l’ensemble des besoins du marché espagnol. Au contraire, la presse ibérique a souligné les récentes exportations de gaz de l’Espagne vers certains pays. Le rapport du CORES montre que les exportations ont été multipliées par sept en glissement annuel avec des expéditions record vers l’Inde, la Chine, pour la première fois depuis octobre 2014, mais aussi aux États-Unis, ce qui n’était pas arrivé depuis mai de cette année-là. Les trois puissances à elles seules ont absorbé près des trois quarts (73 %) des expéditions de gaz en pleine crise énergétique. Rappelons que pour toutes quantités de gaz en provenance  de l’Algérie, une «clause de destination» contenue dans les contrats gaziers à long terme de la Sonatrach avec ses clients, exige de ces derniers d’avoir l’accord préalable du fournisseur pour réexporter le gaz qu’il leur fournit.

C. S.

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