En soutien à Ghaza : Les universités américaines ne décolèrent pas

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Par Amar R.

Le plus grand mouvement estudiantin depuis la guerre du Vietnam, qui est entré dans sa deuxième semaine, s’élargit et enregistre de petites victoires, malgré la répression policière et l’entrée en scène des «baltaguis» pro-sionistes.

Alors que les rassemblements d’étudiants se sont étendus à des dizaines d’écoles à travers les États-Unis pour exprimer leur rejet du génocide à Ghaza et demander à leurs universités de mettre fin au soutien accordé par Washington à l’occupant sioniste, ce mouvement est en train de créer une fracture profonde au sein de la société américaine. Non seulement entre les dirigeants actuels et les futures élites du pays, en raison de l’intervention de la police pour réprimer les manifestants, en procédant à 1300 arrestations dans 25 campus américains, mais aussi entre étudiants pro-palestiniens et pro-sionistes.

La police américaine a pris d’assaut l’université de Floride du Sud à Tampa, en usant des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser un rassemblement organisé par des étudiants pro-palestiniens, et a arrêté au moins 10 d’entre eux.

Cette intervention coïncide avec la propagation continue des manifestations à d’autres universités de Floride. Des heurts ont également eu lieu hier, lors de manifestations estudiantines à l’université de Californie à Los Angeles, selon des images diffusées par les chaînes de télévision américaines, alors que des universités à travers les Etats-Unis cherchent à contenir des manifestations similaires.

Des «baltaguis» attaquent un camp à Los Angeles

Des affrontements ont eu lieu entre des groupes pro-palestiniens et 2000 assaillants pro-sionistes, alors que ces derniers ont attaqué hier un camp de protestation estudiantin à l’université de Californie à Los Angeles.

Sur le campus de l’université UCLA, des dizaines de manifestants et de contre-manifestants se sont affrontés à coups de battes de base-ball, engendrant «d’horribles actes de violence», selon la vice-présidente d’UCLA, Mary Osako. Le porte-parole du maire de la ville, Zach Seidel, a déclaré sur la plateforme X : «La police de Los Angeles a immédiatement répondu à la demande (des autorités universitaires) de fournir un soutien sur le campus.»

De l’autre côté du pays, la police de New York a arrêté des manifestants retranchés dans un bâtiment de l’université de Columbia et évacué un campement de protestation mardi soir.

Le maire de la ville de New York, Eric Adams, a déclaré qu’environ 300 personnes avaient été arrêtées et il a imputé les manifestations à des agitateurs extérieurs, mais sans fournir de preuves concrètes.

Le mouvement de protestation des universités américaines, qui s’est propagé suite aux arrestations à Columbia du 18 avril, compte actuellement 58 «campements en solidarité avec Ghaza» et enregistre de nouvelles victoires. Il s’agit notamment de l’université Brown, l’une des universités d’élite (Ivy League), qui parvient à un accord avec les étudiants pour organiser un référendum sur le retrait des investissements des entreprises qui soutiennent l’entité sioniste. Aussi, les étudiants ont mis fin à leur sit-in et grève de la faim.

Que revendiquent les campus américains ?

Cela s’ajoute à une autre victoire de l’université d’Etat de Portland, dans l’Oregon, qui a cessé ses relations avec une entreprise traitant avec l’occupant sioniste. En effet, le «désinvestissement des universités vis-à-vis des entreprises impliquées dans la guerre à Ghaza» est une revendication sur laquelle se rejoignent les différentes organisations estudiantines, à côté de l’appel au cessez-le-feu, à la libération de la Palestine, la «reconnaissance d’un génocide en Palestine et le boycott des institutions sionistes».

Les universités américaines connaissent un cas unique de manifestations et d’un vaste mouvement étudiant, qui est plus qu’un événement passager ou un chapitre de l’histoire du mouvement étudiant. Le mouvement étudiant américain a eu une grande influence sur l’histoire du pays, à commencer par l’université Fisk dans les années 1920 et son impact sur les libertés et les droits acquis par les Noirs en Amérique, jusqu’à sa grande influence sur la politique intérieure et étrangère des États-Unis, notamment pendant la guerre du Vietnam.

L’agression sioniste sur l’enclave palestinienne de Ghaza a déclenché un mouvement estudiantin sans précédent en faveur de la Palestine aux Etats-Unis pour exiger l’arrêt de l’agression et le boycott des entreprises qui fournissent des armes à l’occupant. Que les étudiants de prestigieuses universités comme Columbia, Yale et Harvard, qui forment les élites de demain et personnalités influentes du monde entier, soient enclins à soutenir le camp de la Palestine a de quoi préoccuper Biden et Netanyahu.

Surtout que le mouvement s’est étendu aux universités d’autres pays comme la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, menaçant d’isoler l’entité sioniste sur le plan international.

A.R.