Par Abdellah B.
L’Algérie vise à faire un grand pas en avant dans le secteur des énergies nouvelles et renouvelables via ses deux ambitieux programmes de 15 GW d’énergie solaire et 40 TWh d’hydrogène vert. Deux défis majeurs à relever dans les prochaines années auxquels les autorités du pays tiennent énormément. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle un Secrétariat d’Etat dédié à la gestion de ce dossier a été confié au professeur Noureddine Yassa.
Au vu de l’importance des projets énergétiques engagés, il faut dire que pour les énergies solaires la barre est placée haut en matière de production, avec 15 GW d’électricité solaire, soit l’équivalent de la consommation actuelle du pays en dehors des périodes de pic. Un défi important sur le plan économique et environnemental qui est aujourd’hui au centre de l’équation énergétique nationale. L’exploitation de cette richesse naturelle sera donc d’un apport considérable pour le pays, avec un coût compétitif par rapport aux projets similaires dans la région. L’importance de ce programme national n’est pas à démontrer. Il vise une production équivalente à la consommation nationale en électricité traditionnelle en dehors des périodes de pic pour un volume de 23 milliards m3 en gaz par an. Le pas a été franchi pour la concrétisation de ce programme très ambitieux depuis le mois de mars dernier avec la pose des premiers lots de centrales photovoltaïques dans plusieurs régions du pays, là où le soleil brille en permanence. Cette première partie de ce programme, qui sera réceptionnée en 2026, marquera donc le début d’une nouvelle ère en Algérie pour le secteur de l’électricité et de l’énergie en général. Dix-neuf centrales photovoltaïques d’une capacité de 3000 MW seront opérationnelles durant cette période. Le pays fait de la bataille de l’énergie solaire à moyen terme sa priorité avec des objectifs bien définis. Le premier est de mettre sur le marché international une électricité propre répondant aux normes à travers des câbles maritimes vers l’Europe via l’Italie, dont le projet est en phase d’étude d’une capacité de 2000 MW. Pour l’Espagne, le projet est en maturation et les discussions entre les deux parties sont en cours. La production de cette première phase pourrait donc être destinée au marché extérieur. Le deuxième objectif assigné pour ce programme est celui de la préparation du terrain pour la production de l’hydrogène vert sur le marché national, et ce, après le lancement de la deuxième phase des 15 GW. Il existe une certaine complémentarité entre les deux programmes initiés pour faire de l’Algérie l’un des plus importants fournisseurs du marché mondial en ces deux ressources d’énergies propres. L’électricité solaire générée sera donc utilisée dans les premiers temps pour la production de l’hydrogène à partir de 2035, avant le passage à la production en grandes quantités de l’hydrogène vert en 2040, soit 40 Twh.
De ce fait, l’orientation du ministre de l’Energie Mohamed Arkab au Secrétaire d’Etat chargé des énergies renouvelables de veiller à l’accélération du programme de 15 GW d’énergies solaires n’est pas fortuite. Il s’agit d’une étape cruciale et déterminante pour l’avenir des énergies nouvelles et renouvelables en Algérie, au moment où le marché international de l’hydrogène commence à se former avec le travail sérieux qui est lancé pour la concrétisation du SoutH2 liant l’Algérie l’Europe. Sur ce point, le professeur Noureddine Yassa est appelé à marquer de son empreinte d’expert le secteur en boostant la roue du développement des énergies nouvelles et renouvelables en Algérie.