L’Algérie sera-t-elle un jour un leader en énergies renouvelables ? Toutes les données mènent à y croire. Dans un contexte marqué par une crise énergétique mondiale, les regards se tournent vers l’Algérie qui dispose d’un énorme potentiel solaire. Alors que le gaz naturel est la principale source de production d’électricité avec un taux de 99%, selon le rapport du plan de relance économique 2020-2024, le taux du renouvelable dans le mix énergétique du pays demeure insignifiant.
C’est dans ce sens que la diversification du mix énergétique constitue l’un des enjeux majeurs de la transition énergétique. Une thématique confirmée aussi par de nombreux experts qui se sont exprimés à de nombreuses occasions sur le sujet.
Intervenant hier sur les ondes de la radio Chaîne 3, le consultant en transition énergétique Toufik Hasni a estimé que «l’Algérie est en mesure d’assurer la sécurité énergétique de l’Europe, du Maghreb et du Sahel». Selon lui, «le potentiel thermique dont dispose le pays permet de couvrir tous les usages». «Le programme qui a pour thème ‘Algérie 100% renouvelable’, validé par les experts, nous permet d’ici 2030-2035 de réaliser 14.000 MW pour nos besoins qui ne dépasseront pas 50 milliards de dollars. Ces derniers seront financés totalement par les Européens», a expliqué le consultant en transition énergétique, qui cite aussi la capacité de produire «14.000 MW destinés à l’export».
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«A l’échéance 2050, la capacité de production réservée à l’exportation augmentera pour atteindre 40.000 MW», a prévu le même expert lors de son passage sur les ondes de la radio Chaîne 3.
Une offre de prix imbattable
Avec cette ressource thermique, l’Algérie est dotée «d’un avantage sans pareil», a fait remarquer M. Hasni. Pourquoi ? D’après lui, cette ressource donne la particularité «de produire de l’électricité à des prix compétitifs avec toutes les formes alternatives. Aujourd’hui, on le situe entre 8 à 10 DA le kilowattheure».
La particularité du solaire thermique, selon M. Hasni, «c’est que 90% des charges sont fixes». «Ce qui va nous permettre de faire une offre de prix qui peut rester constante pendant 20 à 25 ans. Personne ne peut faire ça», a-t-il poursuivi, en soulignant que «les capacités de l’Algérie en solaire thermique sont de 40.000 milliards m3». Cette capacité qui demeure inexploitée aura comme bienfaits de dégager un facteur de compétitivité, selon l’invité de la radio Chaîne 3.
Il s’agit, en effet, «d’éliminer la taxe carbone». Chose qui aura pour effet «de freiner la concurrence sur le marché européen», d’après M. Hasni. «Ça veut dire que nous allons transformer le pays en atelier de l’Europe. Ceci va donner un facteur déterminant de croissance de 6 à 7%», a-t-il soutenu en mettant l’accent sur la nécessité de «dégager le champ d’investissement».
Assia T.