Engagement de l’Algérie pour un monde juste et multipolaire

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PAR DJILALI B.

Un constat pour le sommet du mouvement des non-alignés qui se déroule en Ouganda : le monde est marqué par une forte polarisation. Une conjoncture qui n’est pas faite pour améliorer le sort de la planète et de ses habitants, mais tend vers l’exacerbation des conflits et tensions que provoquent les appétits géopolitiques des grandes puissances.

Abdelmadjid Tebboune, représenté à ce sommet par le premier ministre Nadir Larbaoui, qui a prononcé son discours à sa place, a fait référence à cette « conjoncture internationale et régionale mouvante et alambiquée » ayant fait resurgir sur la scène internationale une « tendance de forte polarisation en faveur de puissances internationales et au détriment d’autres, et ayant approfondi les foyers de tension, qui ont atteint les plus hauts niveaux de menace pour la paix et la sécurité internationales et pour les valeurs de l’humanité tout entière ». Et après le constat ? L’ascension du rôle du MNA, porteur de principes et d’initiatives « autres » et viables, est de nature à influer sur l’équilibre international de telle sorte à rééquilibrer les relations entre les puissances et les autres pays, marginalisés dans leurs options. Raison pour laquelle l’Algérie, rappelant les fondements de sa politique étrangère et les valeurs et principes du MNA, œuvre pour le renforcement de l’action internationale multilatérale, selon le propos du président de la République. Il soulignera à ce sujet que « l’Algérie, qui occupe depuis janvier un siège non permanent au conseil de
sécurité de l’ONU, œuvrera, partant de son histoire, de ses valeurs constantes et de sa
vision future ambitieuse, à renforcer l’action internationale multilatérale et à faire
prévaloir les règlements pacifiques des conflits sur la confrontation, tout en traitant les causes profondes des conflits au lieu de chercher à les contenir, ce qui avait compliqué et retardé le processus de leur règlement ». Et elle prend l’engagement de défendre à partir de cette tribune « les valeurs et principes du MNA, dont la pertinence et l’efficacité ont toujours été prouvées ».

Elle préconise aussi de prendre avec les autres membres du MNA des initiatives
pour « jeter les ponts du dialogue et de l’entente entre les différentes parties et définir
les consensus nécessaires au sein du conseil de sécurité sur les questions intéressant le mouvement ». Outre sa « contribution à la conception des contours d’un nouvel ordre mondial qui préserve les valeurs humaines et consacre les principes et objectifs de la charte des nations unies », est-il précisé dans l’allocution. Abdelmadjid Tebboune a appelé par ailleurs à « renouveler l’engagement vis-àvis des principes fondateurs du MNA »,
notamment « la Justice, le respect des engagements internationaux, de la souveraineté
des Etats et de leur intégrité territoriale, mais aussi la non-ingérence dans leurs affaires intérieures, la protection des intérêts mutuels et le renforcement du multilatéralisme ». Des valeurs qui, en définitive, ont fondé les principes de la politique étrangère de l’Algérie et de sa diplomatie.

Des principes, est-il utile également de rappeler, fondent la politique étrangère de nombreux membres du MNA. Un facteur qui contribuera à « la consolidation de l’unité des pays du MNA et de leur positionnement stratégique, en tant qu’acteur agissant et contribuant à la construction d’un ordre mondial à la logique participative et non exclusive », sur laquelle a insisté Tebboune. Le président de la République a mis l’accent, avec conviction, en évoquant l’Afrique, sur « l’existence d’une étroite corrélation entre la sécurité et le développement », en insistant sur « l’encadrement de l’action collective en vue d’atteindre les objectifs escomptés et de redresser l’injustice historique commise à l’encontre du continent africain, pour ce qui est de la composante du conseil de sécurité onusien ». Partant du constat que le continent africain est lésé et sous-représenté à l’ONU,
l’Algérie a plaidé et s’engage à continuer sa plaidoirie pour l’octroi au continent d’un
siège de membre permanent au conseil de sécurité.

Il a enfin abordé la question de la coopération avec des partenaires internationaux pour atténuer l’impact de la crise énergétique internationale. Crise qui est née dans le sillage de la guerre en Ukraine mais aussi des sanctions occidentales contre la Russie. Il a annoncé par ailleurs la tenue, début mars à Alger, du 7e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du forum des pays exportateurs de gaz (GECF), censé devenir dans l’optique de l’Algérie un cadre de dialogue et de concertation pour soutenir et développer l’industrie du gaz naturel.

D. B