PAR ABDELLAH B.
Dans une période de perturbation du marché international du minerai de phosphate, l’Algérie se lance dans l’amélioration de sa production en la matière, ce qui s’explique par la
hausse des exportations du pays durant l’exercice dernier, avec un taux de croissance de 8%. En effet, le volume des exportations du pays en ce produit durant l’année 2023 a atteint « 1.924.000 de tonnes vers des destinations dans les cinq continents », affirme le PDG de la société nationale des mines de phosphates, Moukhtar Lakhal, dans une déclaration à la chaîne Ennahar.
Selon ce dernier, les exportations du pays dans les années à venir connaîtront une hausse
assez constante en ce produit, notamment avec l’entrée en exploitation et production du gisement de Tébessa dont les études sont arrivées au stade final. Il s’agit d’un mégaprojet d’une importance capitale pour l’économie. Le démarrage de la mine n’est finalement qu’une question de quelques mois.
Projet PPI de Tébessa : lancement avant fin 2024
S’exprimant sur ce sujet, le responsable de la société nationale des mines de phosphates (Somiphos) affirme que « les études sont en phase finale et le lancement du projet devrait avoir lieu avant la fin de l’année 2024 », affirme-t-il. En effet, l’Algérie mise grandement sur ce mégaprojet pour gagner la bataille, améliorer ses exportations hors hydrocarbures d’une
part et s’imposer parmi les acteurs clés sur le marché international. Dans ce sens, l’entrée
en phase de production de ce mégaprojet permettra à l’Algérie de renforcer davantage ses
exportations en ce minerai stratégique. « Nous visons à atteindre un volume d’exportation de l’ordre de 4 millions de tonnes en 2030 », indique le premier responsable de Somiphos.
Un investissement algéro-chinois de 6 milliards de dollars a été débloqué, pour l’exploitation du gisement du phosphate de Tébessa avec une capacité de production annuelle de 5 millions de tonnes. En fait, ces dernières années, l’Algérie adopte une démarche aussi pragmatique visant à tirer profit des richesses de son sous-sol pour l’augmentation des exportations hors hydrocarbures. Il s’agit d’un produit stratégique indispensable pour le développement des secteurs clés, l’agriculture en particulier, dans un contexte marqué par l’orientation des efforts des pouvoirs publics vers le développement de ce secteur. Une manière d’atteindre la sécurité alimentaire du pays. De ce fait, pour répondre à une croissance de la demande locale et le renforcement des exportations hors hydrocarbures, le phosphate reprend son statut de produit minier stratégique.
Dans ce sens, le pays table non seulement sur le développement des mines de phosphates, mais aussi les mines de zinc, de fer, d’or et autres, une manière de renforcer la production minière du pays dans une conjoncture mondiale marquée par la flambée des prix des matières premières.
A. B.