Exportation d’urée, GNL, GPL, équipements électriques… Sonatrach et Sonelgaz engagent des pourparlers en Ethiopie

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Par Abdellah B.

 

De l’est à l’ouest, du nord au sud du continent, les compagnies énergétiques algériennes ratissent large et ne laissent désormais aucune opportunité leur échapper. Cette fois-ci, c’est le marché éthiopien qui est dans le viseur de la Sonatrach et de la Sonelgaz. Les deux groupes publics sont en pourparlers avec des opérateurs éthiopiens pour l’exportation de différentes ressources d’énergie, GPL, GNL, produits pétroliers, des équipements électriques, mais aussi de l’urée.

 

En visite durant cette semaine en Ethiopie, la délégation algérienne conduite par le ministre de l’Energie et des Mines s’est focalisée sur les opportunités qui s’offrent sur ce marché, soit en matière d’exportation, d’accompagnement ou encore dans l’investissement. Dans le domaine de l’énergie en particulier, les discussions ont porté sur la possibilité d’approvisionner l’Ethiopie en GPL et GNL algérien pour répondre à un besoin local croissant. Sur ce point en particulier, la Sonatrach, qui s’est lancée dans une stratégie commerciale agressive, pourrait voir son portefeuille client s’élargir prochainement, et compter l’Ethiopie parmi ses futurs clients.

En effet, il s’agit d’un important marché qui s’ouvre pour la Sonatrach, notamment avec les grands chantiers lancés dans ce pays en matière de production d’électricité où la moitié de la population n’y a pas encore accès. «Nous sommes disposés à approvisionner le marché éthiopien en différentes ressources d’énergie, le GNL et le GPL en particulier vu que l’Algérie dispose d’importantes capacités de production», affirme le PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi.

Dans le même sillage, ces grands chantiers pourront aussi être bénéfiques pour la Sonelgaz qui pourra exporter des équipements de production d’électricité, particulièrement les turbines à gaz et d’autres produits, en plus de son savoir-faire avéré dans ce domaine et qui est sollicité par de nombreux pays africains.

 

Groupe de travail conjoint

D’après le communiqué du ministère de l’Energie, «les deux parties ont convenu de former un groupe de travail conjoint pour identifier dès que possible des projets concrets afin de renforcer la coopération énergétique et d’ouvrir de nouvelles perspectives de partenariat dans les domaines des énergies renouvelables, des infrastructures électriques et du développement du réseau éthiopien»

Outre les produits énergétiques et les équipements, le développement du secteur de l’agriculture en Ethiopie représente lui aussi une niche importante pour la Sonatrach, notamment en matière d’approvisionnement en urée. La course enclenchée pour la sécurité alimentaire, la demande sur les fertilisants dans le monde poursuit sa cadence haussière, et l’Ethiopie n’est pas à l’écart, le marché local de l’agriculture consomme pour plus de 2 millions de tonnes par an, soit plus d’un milliard de dollars d’importation. Sur ce point en particulier, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, affirme que l’Algérie est prête à «approvisionner le marché éthiopien en engrais, notamment en urée qui constitue 46% des besoins du marché agricole éthiopien estimés à 2 millions de tonnes par an.»

 

En effet, la démarche des deux groupes publics algériens s’inscrit dans la nouvelle vision de l’Algérie qui se tourne de plus en plus vers le marché africain, longtemps négligé. Depuis deux ans, le ministre de l’Energie et des Mines sillonne le continent sur orientation du président de la République pour renforcer davantage la position de l’Algérie. Cette nouvelle vision africaine de l’Algérie est basée sur la coopération et l’intégration économiques. Désormais, le retour aux origines est un choix stratégique pour l’Algérie qui a négligé cette option pendant une quinzaine d’années, comme l’avait déjà souligné le président de la République dans sa dernière entrevue avec les médias.