Exposition « Simulacre » : plongée au cœur de notre rapport à l’image à l’ère du numérique

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Exposition "Simulacre" : plongée au cœur de notre rapport à l'image à l'ère du numérique

Par Delloula Morsli

 

L’artiste algérien Yasser Ameur, dit Lasfar, ou encore «L’homme jaune», nous invite à une nouvelle expérience visuelle à travers son exposition «Simulacre». Présentée à Dar Abdelatif du 6 au 15 novembre 2024, cette exposition marque l’aboutissement d’une trilogie qui a exploré les thèmes de l’intemporalité de l’actualité, de la société du spectacle et, désormais, de la simulation numérique.

Dans «Simulacre», Lasfar pousse plus loin ses interrogations sur les frontières du réel et du virtuel. A travers ses peintures, souvent satiriques et colorées, et ses installations interactives en réalité augmentée, l’artiste nous confronte à un monde où les images numériques envahissent notre quotidien, brouillant les lignes entre ce qui est réel et ce qui est «simulé».

«Où sont les limites du réel et du virtuel ? Y a-t-il confusion ?» interroge Lasfar. En détournant des images de l’actualité et en les intégrant à ses œuvres, il souligne l’omniprésence des écrans dans nos vies et leur impact sur notre perception du monde.

Pour renforcer l’immersion du spectateur, Lasfar utilise la réalité augmentée. En scannant certaines œuvres avec un smartphone, le public découvre des animations et des contenus supplémentaires qui viennent enrichir la signification de l’œuvre. Cette dimension interactive permet de créer une expérience unique.

Yasser Ameur est un artiste de son temps. Ses œuvres ne se contentent pas de décrire la réalité, elles la questionnent et la déconstruisent. En abordant des thèmes tels que la manipulation de l’information, la surveillance numérique et l’aliénation, l’artiste invite le public à une réflexion critique sur notre société actuelle.

Né en juillet 1989 à Blida, Yasser Ameur obtient en 2009 une licence en arts plastiques à l’université de Mostaganem, suivie d’un master en design environnemental en 2011. Parallèlement, il fréquente l’Ecole nationale des beaux-arts de Mostaganem. C’est dans les cafés populaires, qu’il considère comme ses véritables ateliers, que naît son personnage emblématique : «L’homme jaune». Inspiré du «rire jaune», une expression désignant un rire hypocrite, ce personnage deviendra sa signature artistique.

En 2019, il entame une trilogie artistique : «Journal jaune», «Société du spectacle» et «Simulacre». Ces trois projets, présentés successivement à Alger, Tunis et Marseille, constituent une synthèse de ses questionnements sur la société contemporaine.

Cette exposition est organisée par l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) en collaboration avec Seen Art Gallery. L’accès est gratuit.