Par Djilali B.
Bruits de bottes au sud et à l’ouest de la Libye qui peut constituer un prélude à une reprise des affrontements et des hostilités entre les frères ennemis libyens.
En effet, des informations, relayées notamment par des médias occidentaux, dont le quotidien français Le Monde, font état d’un mouvement de troupes vers les régions ouest et sud du pays. Selon les médias, le mouvement, sous commandement du fils du maréchal Haftar, vise à prendre ces deux régions, notamment le stratégique aéroport de Ghadamès, est-il indiqué.
L’objectif des forces du maréchal Haftar est de cerner les forces appartenant au gouvernement d’union nationale dirigé par Abdelhamid Dbeiba, qui, par ailleurs, ne fait plus l’unanimité, d’autant plus qu’il avait échoué à organiser des élections en 2024, reportées d’ailleurs sine die, mais est resté en poste en raison de désaccords entre les factions sur les questions politiques liées principalement aux élections – qui ne sont plus à l’ordre du jour.
Les appréciations de la communauté internationale quant à cette question étaient, il n’y a pas longtemps, favorables pour impulser une nouvelle dynamique à ce processus soutenu, est-il indiqué, par les membres du conseil de sécurité.
Intramuros, la scène libyenne est restée minée. Malgré les efforts de la communauté internationale, du groupe des pays voisins aux initiatives tout aussi louables, ont souvent ressurgi des clivages ethniques, régionaux ou tribaux entretenus et alimentés par les puissances étrangères, directement impliquées dans la crise, pour maintenir leurs intérêts. Et c’est indéniablement dans ce sens que s’inscrit ce mouvement de troupes de l’armée de Haftar.
Un mouvement, qui a constitué, faut-il le rappeler, une alerte pour la communauté internationale qui a hardiment travaillé pour rapprocher les différentes parties autour de la solution politique acceptée par toutes les factions, pour organiser, selon le calendrier, des élections consacrées à l’institution d’une présidence et d’un gouvernement légitimes.
Il est évident que le maréchal Haftar veut profiter de ce creux politique, qui d’ailleurs ne profite à personne, pour avancer ses pions sur la scène strictement libyenne.
Face à ce défi majeur, l’ambassadeur de Libye en Algérie a demandé à être reçu par le ministre des affaires étrangères, Ahmed Attaf. Le diplomate libyen a, dans son entretien avec son homologue algérien, bien entendu, évoqué les conséquences sur la région d’une prise de contrôle de l’armée de Haftar sur le pays.
Un appel d’air en direction d’Alger, et qu’Alger évalue
Selon le communiqué du ministère des affaires étrangères, la rencontre a été, effet, une « occasion de passer en revue les développements préoccupants et peu rassurants en Libye, notamment les opérations de déploiement militaire vers les régions de l’ouest et du sud du pays, qui laissent craindre une reprise des hostilités et des affrontements entre les parties libyennes ».
Le ministre a réitéré dans ce sens « la position de l’Algérie et son appel aux frères libyens à faire preuve de sagesse et de retenue, en faisant prévaloir les intérêts vitaux du peuple libyen, loin de toute autre considération », ajoute la même source. Attaf a plaidé, en outre, pour « la conjugaison de tous les efforts en vue de préserver l’acquis majeur, réalisé dans le cadre du processus politique mené par les nations unies, à savoir l’arrêt des hostilités entre les belligérants libyens frères, » un acquis, poursuit-il, « qui doit être valorisé, renforcé et servir de base pour aller de l’avant dans la réalisation du règlement pacifique escompté, à l’effet de préserver la sécurité et la stabilité de la Libye et de son voisinage ».