Faire face aux lobbys anti-Algérie et porter haut la voix du pays : Le double défi de la diplomatie algérienne

0
776
Attaf s'entretient avec son homologue syrien

Par Djilali B.

 

Dire que l’Algérie est ciblée et qu’elle est au cœur d’une campagne pour l’isoler est une lapalissade. La manœuvre n’est pas nouvelle. Sous l’influence de certains Etats, pour rappel, la communauté internationale avait abandonné l’Algérie à son sort dans les années 1990 alors qu’elle faisait face à la forme la plus barbare du terrorisme. Elle se poursuit aujourd’hui avec les mêmes desseins.

Il est remarquable qu’à chaque fois que le pays se relève, relève ses défis et reprend ses zones d’influence diplomatique, il est vite accueilli avec une salve de coups tordus dans le but de l’isoler davantage. De l’affaiblir aussi et surtout.

Sinon, comment expliquer la levée de boucliers suscitée par l’arrestation de l’écrivain Boualem Sansal et la cascade d’indignation et de dénonciation qui a fusé dans Le Tout-Paris allant des écrivains, aux journalistes, éditeurs et aux politiques actuels et anciens diplomates pour réclamer sa libération immédiate.

L’affaire a communié la classe politique française de la gauche à l’extrême droite et les lobbies qui gravitent autour d’eux pour crier en chœur à la violation de la liberté d’expression, des droits de l’homme. Elle n’est en fait qu’un prétexte pour une classe politique essoufflée mais toujours haineuse et nostalgique des territoires qu’elle avait perdus, et ses satellites embrigadés, pour tenter de provoquer un plus large mouvement d’hostilité à un Etat qui a arrêté un écrivain, non pas pour ses romans, mais pour ses déclarations qui remettent en cause la souveraineté territoriale du pays. Rien de romanesque !

Ce n’est pas un hasard que n’importe quel incident soit mis à profit pour abattre l’Algérie. Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France en Algérie, en fait presque un hobby depuis sa retraite, ne lésinant sur aucune opportunité pour lancer ses flèches sur Alger. Jusqu’à l’overdose, si l’on peut dire.

Les fuites des discussions dans le sérail parisien renseignent également sur l’appréciation officielle de l’Algérie et de ses responsables. Cela va d’Emmanuel Valls à Sarkozy pour finir avec Emmanuel Macron.

Et par-delà ce sentiment hostile qui trouve sa source dans l’histoire et la guerre de libération, un second Diên Biên Phu, qui a humilié l’empire français, il y a la question palestinienne qui oppose les deux pays. La France acquise à Israël et au gouvernement génocidaire de Netanyahu qu’elle arme et finance alors que l’Algérie défend les victimes, les Palestiniens exterminés par milliers.

L’agitation actuelle participe de la même manœuvre pour accuser le pays et tenter de le mettre au ban de la communauté internationale.

Il n’y cependant pas qu’en France où l’on trouve ces malsaines opérations, d’autres pays satellites, de petits Etats sont aussi enrôlés, comme des supplétifs, dans cette marche en rangs serrés pour bannir, politiquement et diplomatiquement, l’Algérie. Cet attelage opportuniste et occasionnel se recrute dans certains pays africains, des pays arabes «dits frères» avec la mission de stopper, sinon freiner les efforts de l’Algérie pour ses intérêts et les intérêts des pays du continent en mobilisant ses ressources et sa diplomatie. Cela se précise avec le torpillage et les tentatives de torpillage de ses initiatives de paix à travers le continent, la région et la sphère arabe.

S’il est vrai que la posture de l’Algérie et son discours à l’ONU et au Conseil de sécurité agacent par leur objectivité et leur pertinence, il n’en demeure pas moins qu’ils impliquent des pressions sur sa diplomatie.

Faudra-t-il aussi pour cette diplomatie être encore plus offensive, dans le contexte géopolitique actuel favorable soutenu par les bouleversements tectoniques qui remettent en cause l’unilatéralisme piloté par l’Occident et imposé au reste du monde. L’Algérie a des pions à placer dans l’échiquier actuel.