Par R. Akli
Alors que la mise en place d’un nouveau dispositif de régulation, à travers l’activation de deux agences distinctes pour l’import et l’export, devrait intervenir avant la fin du mois prochain, le secteur du commerce extérieur amorce désormais sa réorganisation en lançant une première opération de remise des documents de domiciliation bancaire à plusieurs importateurs, en vue de garantir un approvisionnement régulier du marché national en divers produits essentiels. De nombreux opérateurs économiques activant dans le secteur de l’importation d’articles et cartables scolaires, de café, de levure de boulanger et de lait pour enfants ont ainsi reçu hier leurs documents de domiciliation bancaire en vue de réaliser ces opérations, indique un communiqué officiel rendu public par le ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations. Ces remises de documents de domiciliation bancaire, ajoute le même communiqué, se poursuivront la semaine prochaine au profit d’autres importateurs de certains biens essentiels, «et ce, jusqu’à l’organisation complète de l’opération» afin de répondre à tous les besoins d’approvisionnement du marché national en différents produits. Cette démarche, précise le ministère, intervient «dans le cadre de la mise en œuvre des instructions du président de la République, relatives à la dissolution de l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex), au renforcement de la transparence dans la gestion des opérations d’importation et à la régulation du marché national, jusqu’à la création des deux instances spécialisées, chargées respectivement de l’importation et de l’exportation, en adéquation avec la nouvelle vision économique» en vigueur. Annoncée mi-avril courant par le chef de l’Etat, en réponse aux préoccupations des opérateurs économiques qui font face à certaines entraves bureaucratiques au commerce extérieur, l’activation des deux nouvelles instances en question devra intervenir avant fin mai prochain, selon les échéances arrêtées la semaine écoulée en réunion du Conseil des ministres. Tel que précisé par le président de la République lors de la même réunion, l’objectif de la création de ces deux nouvelles structures dédiées respectivement aux importations et aux exportations «est d’assurer une gestion efficace, selon la nouvelle conception et les nouveaux mécanismes» en lien avec l’organisation de ces deux secteurs. Aussi, le chef de l’Etat a assuré que le caractère institutionnel dont sera dotée la nouvelle instance en charge des importations, qui sera placée sous la tutelle du Premier ministre avec l’implication de différents secteurs, «permettra à la faveur de son action proactive, basée sur des données exactes, de définir avec précision les besoins à l’importation et de garantir la possibilité d’intervenir avec célérité pour prendre les décisions les plus efficaces et les plus adaptées, de manière flexible et juste». Dans la même optique, de nouvelles orientations ont également été fixées au ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations en vue d’asseoir les principes d’une nouvelle organisation des segments sensibles des importations et des exportations, sur la base «d’une vision exhaustive et complémentaire de long terme et non plus conjoncturelle». Et pour ce faire, les deux nouvelles structures dédiées à l’import et à l’export «seront dotées de systèmes de veille à tous les niveaux», de sorte à éviter les modes de gestion bureaucratiques et à mieux réguler le secteur du commerce extérieur dans son ensemble, en fonction de l’offre locale réellement disponible et des besoins effectifs à compléter par l’importation. Un objectif qui passe ainsi par des outils de veille et d’évaluation rigoureuses et en continu pour pouvoir situer à tout moment l’offre réelle en productions locales de divers biens et anticiper, corrélativement, les programmes d’importation à réaliser en appoint, afin d’éviter toute pénurie sur les marchés domestiques, tout en veillant à renforcer les efforts visant à faciliter l’acte d’exporter.