Feu vert pour l’importation des ovins de Roumanie

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PAR MASSINISSA MANSOUR

La direction des services vétérinaires, relevant du ministère de l’agriculture, vient de consentir à l’importation d’ovins en provenance de Roumanie. Des visites sont également programmées au profit de délégations composées de spécialistes et d’opérateurs économiques algériens intéressés par les produits roumains, dans le but d’accélérer les opérations d’exportation vers l’Algérie.

L’autorité nationale roumaine de sécurité sanitaire des aliments (ANSVSA) a annoncé hier dans un communiqué que son homologue algérien a validé les certificats sanitaires des services vétérinaires pour l’importation d’ovins en provenance de Roumanie.

« Le président de l’autorité nationale de sécurité sanitaire des aliments, Alexandru Bociu, a été officiellement notifié par son homologue algérien, Fairouz Bendahmane, de l’approbation des certificats sanitaires des services vétérinaires pour l’exportation de moutons et d’agneaux en provenance de Roumanie », précise la même source, soulignant que cette décision résulte des négociations entamées au début de l’année en cours par l’ANSVSA.

Toujours selon la même source, le contact initial entre les services sanitaires roumains et algériens a été établi grâce à l’entremise de l’ambassadeur d’Algérie à Bucarest, Abdelmadjid Naamoune. Les négociations entre les deux parties ont abouti à la satisfaction de toutes les exigences techniques communiquées par la partie algérienne, souligne-t-on, en mettant en avant « un intérêt particulier manifesté par la partie algérienne » pour les produits proposés. Ayant exporté plus de 1,56 million de bovins et d’ovins vivants vers des pays hors Union européenne en 2022, notamment la Jordanie et l’Arabie saoudite, la Roumanie semble déployer une véritable opération de séduction ciblant l’Algérie. Cette démarche se manifeste par l’organisation, par le biais de canaux diplomatiques, de visites destinées à des délégations composées de spécialistes et d’hommes d’affaires algériens intéressés par le marché roumain.

Pourquoi recourir à l’importation ?

Se pensant à l’abri d’opérations d’importations massives d’ovins, les pouvoirs publics ont fini par se rendre compte qu’il fallait peut-être réviser leur copie. Le dernier recensement général du cheptel, dont les résultats ont été communiqués en novembre 2023, a mis en évidence la nécessité de combler les besoins nationaux, suite à l’apparition d’un écart important entre les estimations et les chiffres réels du cheptel national. En effet, les opérations de numérisation ont révélé une surestimation du cheptel, ce qui a rendu la tâche des autorités publiques plus ardue, ne leur laissant apparemment aucune autre alternative que l’importation.

C’est d’ailleurs lors d’une réunion avec les cadres de son secteur, le 11 novembre 2023, que le ministre de l’agriculture et du développement rural, Abdelhafidh Henni, a révélé que le cheptel ovin ne dépassait pas 17 millions de têtes, alors que les estimations antérieures évoquaient le chiffre de 36 millions. « Cette opération nous a démontré les statistiques et chiffres réels de la richesse nationale en la matière, contrairement à ce qu’ont démontré auparavant les chiffres erronés », a souligné le ministre, faisant remarquer que ces chiffres erronés avaient un impact sur les dépenses engendrées, relatives à l’alimentation, au soutien et à l’accompagnement vétérinaire.

M. M.