PAR NABIL M.
L’engagement accru des banques dans le financement de l’économie nationale reflète non seulement une confiance renouvelée dans le potentiel économique du pays, mais aussi une volonté affirmée de soutenir activement les investissements.
Les banques jouent ainsi un rôle crucial en accompagnant les investisseurs tout au long du processus, en fournissant les financements nécessaires pour concrétiser leurs projets. Cette assistance financière «ne se limite pas à la simple mise à disposition de fonds, mais elle englobe également un accompagnement des projets avisés et un soutien continu pour garantir la faisabilité et la rentabilité des projets», selon le délégué général de l’Abef (l’Association des banques et établissements financiers), Rachid Belaid, qui s’est exprimé hier sur les ondes de la Radio nationale.
Pour le responsable de l’Abef, les banques sont un acteur dans l’acte d’investir et deviennent des partenaires essentiels des projets qu’elles financent. «La banque qui finance à hauteur de 70% un projet, devient presque propriétaire de ce projet et donc partenaire de cet investissement», a-t-il expliqué.
Selon lui, la banque n’a aucun intérêt à laisser traîner un projet. «Certains projets un peu spécifiques, nécessitent plus de temps pour l’étude, avec plusieurs conseils pour rendre le projet plus mature», a-t-il poursuivi, affirmant que la banque «s’attelle à traiter les dossiers dans les délais qui sont fixés à un maximum de 30 jours», ajoutant que, cependant, «il existe des projets qui présentent tous les éléments nécessaires pour être traité dans un délai plus court».
«Les garanties exigées ne sont pas une finalité»
Pour assurer la sécurité des fonds investis, les banques exigent des garanties appropriées, selon le même responsable, telles que des hypothèques sur les terrains et les équipements financés. «Pour les garanties usuelles que prennent les banques pour le projet qui est objet de financement, c’est la garantie classique, c’est-à-dire, l’hypothèque du terrain présenté, les constructions actuelles et futures quand il s’agit par exemple d’une usine, ainsi que les équipements, s’ils sont également financés par la banque», a-t-il détaillé.
Selon Belaid, les garanties qui sont exigées par la banque «ne sont pas une finalité pour la banque ni de les mettre en jeu, mais c’est d’abord toute la rentabilité du projet qui est mise en avant dans l’étude en amant». Pour le premier responsable de l’Abef, «ce qui intéresse le banquier, c’est en premier, le fait que ces projets puissent être réalisés et générer du cash-flow qui rendent l’investisseur capable de tirer profit et pouvoir rembourser la banque», affirmant que «c’est ainsi que la banque est considérée gagnante dans son opération d’accompagnement de l’investissement».
Concernant les risques pris par la banque dans les opérations de financement, Belaid explique qu’elles sont mesurées selon un standard mondial. «On s’intéresse à l’identité de l’investisseur, du secteur de l’investissement, la rentabilité du projet, le produit s’il est concurrentiel sur le marché, etc. Ce sont là des aspects de traitement et d’analyse qui sont universels et si la banque doit prendre un risque, elle le prend après l’avoir mesuré», a-t-il expliqué.
Des chiffres de financement bancaires en hausse
Par ailleurs, l’invité de la radio n’a pas manqué de souligner l’importance de la croissance des financements bancaires de l’économie nationale. Selon ses déclarations, les chiffres des financements ont enregistré une hausse significative, passant de 12.000 milliards DA en 2022 à 13.000 milliards en 2023, marquant ainsi une évolution notable de 8%. «Cette évolution est plus importante quand on la répartit entre le secteur privé et public, puisqu’on est entre 12% pour le secteur privé et 8% pour le public», a-t-il souligné.
Cette dynamique témoigne d’une reprise économique soutenue, largement encouragée par les initiatives de soutien à l’investissement, mises en place par l’État. «Ce chiffre en hausse, c’est un indicateur de la reprise économique. Tous les encouragements qui sont mis par l’État et qui soutiennent l’investissement rendent les projets qui sont présentés au niveau des banques plus rentables», a assuré le responsable de l’Abef.
Selon lui, tous les avantages fiscaux, douaniers ainsi que la bonification des taux d’intérêt et autres mesures prises, impliquent, avec le soutien de l’État, une diminution des charges financières, pour l’investisseur et aussi pour la banque, estimant que ces mesures visent à protéger les intérêts de toutes les parties impliquées, tout en optimisant les chances de succès des projets financés.
Pour les secteurs qui sont plus touchés par les financements bancaires, Belaid a évoqué surtout le secteur des industries, notamment de la transformation. «Les investisseurs ont compris qu’il y a des priorités qui sont fixées dans des secteurs stratégiques», a-t-il indiqué, soulignant que dès qu’il y a un secteur qui émerge et qui nécessite un accompagnement, les dossiers qui sont déposés au niveau des banques sont vite étudiées et acceptées particulièrement quand le projet est rentable».
N.M.