Par R. Akli
Le privé national manifeste désormais de plus en plus d’intérêt pour se faire financer via la Bourse d’Alger, dans le sillage de la nouvelle dynamique que connaît actuellement ce marché, à la faveur surtout du signal positif donné en ce sens par les pouvoirs publics à travers l’ouverture de capital de deux grandes banques étatiques, en l’occurrence le CPA et la BDL, qui ont réussi à collecter d’importants montants en argent frais en sollicitant l’épargne boursière au cours de ces deux dernières années. Des entreprises du secteur privé ont, en effet, affiché leur intérêt pour d’éventuelles opérations de levée de fonds par le biais du marché boursier, selon le directeur général de la Société de gestion de la bourse des valeurs (SGBV), Yazid Benmouhoub. Invité hier au forum du quotidien El-Moudjahid, le DG de la Bourse a ainsi souligné que nombre d’opérateurs économiques ont exprimé leur souhait de bénéficier des possibilités de financement avantageuses que peut leur offrir le marché des capitaux local, tant pour renforcer leur compétitivité que pour conforter leur image et leur crédibilité à l’export. Au cours de ces deux dernières années, a-t-il tenu à souligner, la Bourse d’Alger a connu une réelle dynamisation sous l’impulsion des pouvoirs publics, le nombre de sociétés qu’y sont cotées étant passé de 5 à 8, alors que le nombre d’épargnants a atteint désormais quelque 70 000 actionnaires entre personnes physiques et morales (entreprises et particuliers). Le DG de la Bourse d’Alger a fait état par ailleurs de deux nouvelles sociétés ayant déposé des demandes en vue de leur admission sur le marché des actions, à savoir Ayrade, spécialisée dans les services web et numériques et Pharma Invest, activant dans le secteur pharmaceutique. Pour le compartiment obligataire, il a cité notamment le groupe Tosyali Algérie qui a obtenu son visa pour émettre un emprunt d’un encours initial de 15 milliards de dinars, ainsi que l’établissement financier Arab leasing Corporation (ALC), qui a également obtenu le feu vert de l’autorité boursière pour émettre des obligations en direction des épargnants institutionnels. A terme, soit d’ici les cinq années à venir, la Bourse d’Alger anticipe son directeur général, aspire à devenir l’un des marchés les plus dynamiques de la région Afrique du Nord et Moyen-Orient, avec la possibilité de porter le nombre de sociétés cotées à 20 et plus pour atteindre ainsi un montant de capitalisation boursière globale équivalent à quelque 15 milliards de dollars. A noter à ce propos, qu’à la faveur surtout du succès de la récente opération d’ouverture de capital social de la Banque de développement local (BDL), le niveau de capitalisation globale de la Bourse d’Alger (somme des tous les titres de capital d’entreprises cotées) a connu un bond de 40,07 % au premier trimestre de l’année en cours, devenant ainsi la plus dynamique du monde arabe, selon les récentes évaluations du Fonds monétaire arabe (FMA). Le niveau de capitalisation globale du marché boursier d’Alger, baromètre de sa taille et de son efficience, avait connu, faut-il le rappeler, une première hausse significative depuis l’admission du CPA à la cote, en passant de quelque 70 milliards de dinars à fin 2023 à plus de 500 milliards de dinars au début de l’année écoulée, avant de grimper, à peine une année plus tard, à plus de 700 milliards de dinars en mars dernier, avec la cotation officielle des actions de la BDL. Intégrée dans une stratégie globale de réformes financières et bancaires, initiée par les pouvoirs publics depuis le début de l’année dernière, la relance de la Bourse d’Alger vise à la fois à favoriser la diversification des sources de financement de l’investissement et des entreprises, à drainer une partie de l’épargne gravitant hors circuits bancaires et à doter l’économie nationale d’une place boursière à la hauteur de ses actuelles transformations et de ses nouvelles ambitions.