Par M. Mansour
Au titre du troisième jour de campagne pour la présidentielle du 7 septembre, Youcef Aouchiche, candidat du FFS, a poursuivi sa quête de soutien en présentant sa «vision pour demain» aux sympathisants de son parti à Bordj Bou-Arréridj. Le jeune candidat a animé un meeting à la maison de la culture Mohamed-Boudiaf, où il était principalement question de «développement local et de politique sociale», avant de rallier Bou-Sâada, dans la wilaya de M’sila, pour continuer à porter son message dans le cadre d’une campagne de proximité durant laquelle il a parlé de tourisme, d’économie et, bien sûr, de politique.
Devant une audience principalement composée de sympathisants, Youcef Aouchiche a dévoilé son projet phare de création de «pôles économiques régionaux». Selon lui, ces pôles sont cruciaux pour maximiser l’exploitation des ressources locales et renforcer la coopération entre les régions. «L’avenir économique de notre pays repose sur une meilleure coordination des efforts à l’échelle régionale», a-t-il déclaré, insistant sur le fait que cette stratégie permettra de créer des emplois durables et de stimuler les échanges interrégionaux. Pour Aouchiche, une approche décentralisée est la clé pour que chaque région contribue pleinement à la prospérité nationale.
Poursuivant son discours, Youcef Aouchiche a saisi l’occasion pour s’adresser directement aux jeunes Algériens, les exhortant à continuer «la lutte pacifique entamée le 19 février». Il a lancé un appel vibrant : «L’avenir repose entre les mains de la jeunesse, véritable clé du changement que nous ambitionnons de concrétiser.» Insistant sur la nécessité de transformer les revendications populaires en un mouvement politique, il a encouragé les jeunes à s’engager activement au sein des institutions élues. «Le changement que nous désirons tous ne peut se réaliser sans votre participation active», a-t-il martelé, réaffirmant sa volonté de promouvoir un «changement positif» au bénéfice de tous les citoyens.
Restauration de la retraite anticipée
Face aux critiques sur ses promesses sociales, Youcef Aouchiche a vigoureusement défendu son projet d’octroyer une bourse de 20.000 DA aux étudiants, la qualifiant d’«investissement pour l’avenir» malgré son coût annuel estimé à 300 millions de dollars. Le candidat du FFS est allé plus loin en promettant d’étendre ces aides aux plus vulnérables, incluant les femmes au foyer et les personnes en situation de handicap, pour lesquelles il propose également un revenu mensuel de 20.000 DA. «Le futur appartient à la jeunesse», a-t-il insisté, rappelant que cette jeunesse est le pilier de son programme et qu’il compte sur elle pour le conduire jusqu’à la présidence.
Toujours dans le cadre de son programme électoral, Youcef Aouchiche a souligné un autre axe majeur qui est la réinstauration du système de retraite anticipée. Présentée comme une réponse directe aux revendications populaires, cette mesure vise, selon lui, à «garantir une sécurité économique accrue aux nombreux travailleurs ayant dédié leur vie au service du pays».
Les sources de financement
Sur la question du financement de ses réformes, Aouchiche a précisé qu’il envisage, à terme, d’augmenter la fiscalité de 50%, tout en rassurant les salariés que cette hausse ne les concernera pas. Elle ciblera plutôt les couches aisées, dans le cadre d’un «système fiscal équitable et juste». «Le système fiscal actuel place sur un pied d’égalité un salarié ordinaire et un riche propriétaire de yacht», a-t-il souligné, annonçant également son intention d’instaurer un impôt sur la fortune, inspiré par des modèles éprouvés dans des pays plus développés. Aouchiche a enfin évoqué la possibilité d’allouer une partie des recettes fiscales pétrolières pour financer sa politique sociale.
Un «Hirak électoral»
Sur le plan politique, Youcef Aouchiche a plaidé pour la réhabilitation de l’action politique, exhortant les Algériens à exercer leur devoir civique en se rendant massivement aux urnes le jour du scrutin. Il a appelé les électeurs à soutenir un «candidat du renouveau», positionnant ainsi sa candidature comme une alternative au statu quo. «Le peuple doit soutenir un candidat du renouveau», a-t-il déclaré, tout en saluant l’engagement historique des habitants de Bordj Bou-Arréridj lors des manifestations de 2019. Il les a invités à participer activement à ce qu’il a qualifié de «Hirak électoral».
À Bou-Sâada, Youcef Aouchiche a centré son intervention sur le développement du secteur touristique, plaidant pour une «restructuration sur des bases saines» afin de réduire la dépendance du pays aux hydrocarbures. Lors de cette rencontre de proximité, le candidat du FFS a été interrogé par la presse sur les récentes déclarations de Abdelkader Bengrina, qui avait affirmé que l’élection était déjà acquise à Abdelmadjid Tebboune et que les autres candidats ne visaient que la seconde place. Aouchiche a réagi fermement, affirmant qu’il ne se laisse pas influencer par ce type de commentaires qui «essaient d’imposer le fait accompli». «Nous avons engagé cette campagne avec la conviction profonde de la pertinence de notre démarche et de la solidité de notre programme. Nous nous concentrons sur la défense des couches populaires et croyons fermement en nos chances», a-t-il déclaré.