Fini le soutien financier de l’Etat : «Les entreprises qui ne peuvent pas s’imposer vont disparaitre»

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Le secteur public industriel a enregistré un taux de croissance de 8% en 2022

/Les entreprises publiques sommées de trouver de nouvelles ressources pour financier le déficit dont elles souffrent depuis des années. Ces dernières ne peuvent, désormais, continuer à compter sur le soutien financier de l’Etat pour exister sur un marché qui exige compétence, compétitivité et productivité.

Selon le directeur central au ministère de l’Industrie, Karim Boudjemia, le gouvernement a adopté une nouvelle approche pour répondre à l’urgence et l’exigence du moment, «faire des entreprises publiques un levier de création de richesses et non un gouffre financier» qui avale des sommes importantes sans pour autant apporter une plus-value à l’économie nationale.  Avec des ardoises très chargées, difficultés à poursuivre leurs activités, à payer les charges fiscales et parafiscales, difficultés à assurer les salaires des travailleurs, de nombreuses entités publiques peinent à se relever et attendent l’intervention du gouvernement pour les sauver. Un scénario qui dure depuis des décennies et les pouvoirs publics se retrouvent à chaque fois dans l’obligation de gérer la situation en autorisant l’octroi des crédits qui se transforment toujours en dons du Trésor public en raison de l’incapacité de ces dernières à les rembourser.  Une situation qui a soulevé un débat houleux au sein des économistes qui ont invité les pouvoirs publics à marquer la rupture avec cette politique valorisante de «la culture du moindre effort» et engendre des dégâts importants à l’économie nationale. Désormais, cette politique «ancienne» ne sera plus d’actualité, comme le laisse entendre le directeur central au ministère de l’Industrie. Selon lui, l’Etat ne va plus continuer à financer des entreprises en difficulté financière. «Les entreprises qui ne peuvent pas s’imposer sur le marché vont automatiquement disparaitre. Le marché appartient à celles qui peuvent l’occuper», explique-t-il, avant d’ajouter : «Les pratiques anciennes sont révolues et l’exigence de l’ère actuelle impose aux opérateurs économiques dans le secteur public de suivre l’évolution et de ne pas compter sur le soutien financier de l’Etat pour continuer à exister.»

Des chiffres qui donnent le tournis

En fait, les derniers chiffres avancés par les autorités publiques concernant le soutien aux entreprises économiques et les banques en l’espace de ces deux dernières années de Covid-19 donnent le tournis et renseignent sur les pertes causées par des entreprises incapables de se relever à l’économie nationale. Il s’agit d’un montant de 15 milliards de dollars consacré à la relance de l’activité des EPE et les banques impactées par la crise sanitaire durant le deuxième trimestre de l’année précédente. Pour rappel, ce montant n’est pas consacré en sa totalité au sauvetage des entreprises déficitaires, mais aussi pour booster l’économie du pays et alléger la pression financière sur des entreprises économiques qui représentent aujourd’hui près de 60% du PIB du secteur de l’industrie.

Enfin, la question de la solvabilité des entreprises publiques en difficulté financière, semble-t-il, est révolue et ce, en raison de l’adoption d’une nouvelle vision pourtant sur l’accompagnement du développement économique du pays. Elle se base sur la libération des initiatives publiques et privées. Il s’agit donc d’une volonté exprimée de réduire le champ d’intervention de l’Etat dans le secteur économique en dehors des filières stratégiques. Une manière de permettre à la fois à l’Etat de réduire ses dépenses et d’accroitre les ressources fiscales à travers l’encouragement de la productivité et la compétitivité des entreprises publiques et privées.        

  1. B.