Par Adel C.
Le marché des smartphones en Algérie a récemment connu une hausse significative des prix, un phénomène qui affecte non seulement les consommateurs, mais aussi les professionnels du secteur de la téléphonie mobile. Cette augmentation des prix a suscité de nombreuses interrogations sur ses causes, ses conséquences et les perspectives d’évolution à court et moyen terme. Alors que les smartphones sont devenus des outils indispensables dans la vie quotidienne, cette flambée des prix pourrait avoir des répercussions durables sur l’accès à la technologie pour une large partie de la population. Pour avoir des réponses à nos questions, nous nous sommes rendus à Belfort, un quartier connu pour ses bazars et magasins spécialisés dans la vente des appareils high tech, pour rencontrer des personnes bien informées de ce qui se passe dans ce circuit.
Les raisons de la hausse des prix
Arrivés à notre destination en fin de matinée, nous avons pu nous rapprocher de plusieurs vendeurs. Certains n’ont pas souhaité répondre à nos questions, tandis que d’autres plus loquaces ont bien voulu nous donner leur version et les raisons qui ont fait que le coût des téléphones portables augmente. Selon Abdelkrim, «plusieurs facteurs expliquent cette hausse des prix des smartphones, une hausse qui touche, faut-il le préciser, les modèles haut de gamme, mais aussi les modèles intermédiaires et d’entrée de gamme. D’après ce je que sais, l’inflation est l’une des principales raisons. Avec du recul, on se rend compte que tous les prix de tous les produits ont augmenté. Les téléphones portables n’ont pas été épargnés. Il y a aussi la restriction sur les importations. De nos jours, il est difficile de faire rentrer de grandes quantités de smartphones de l’étranger. Les frais de ceux qui partent les chercher ont augmenté ; à leur retour au pays, ils fixent leur marge et le prix du téléphone s’envole rapidement. A mes yeux, ce sont les deux principales raisons», nous a-t-il dit.
Une hausse de 3000 à 10 000 DA
Yacine, un autre commerçant était du même avis, mais nous a donné d’autres explications. «Les smartphones de 2024 ou 2025 ne sont pas ceux d’il y a quelques années. Aujourd’hui, il y a des téléphones avec trois capteurs caméra. Les composants avec lesquels ils sont faits coûtent cher, c’est normal que les prix augmentent. Il y a des nouvelles technologies, ça se paye aussi», nous a-t-il assuré. Voulant savoir de combien les prix des smartphones ont augmenté, Sid Ahmed, un autre jeune que nous avons questionné, nous a répliqué : «Je ne peux pas vous donner l’ancien et le nouveau prix de chaque appareil. Par contre, je peux vous assurer que la hausse est souvent entre 3000 jusqu’à 10 000 DA. A titre d’exemple, le Samsung Galaxy A55 d’une capacité de 8GO de RAM et 128 Gb coûtait 65 000 DA. Aujourd’hui, on ne le cède qu’à 75 000 DA, peut-être un peu moins. Le Galaxy S23 Fe 5G ne dépassait pas les 83 000 DA, aujourd’hui il est à 85 000 DA», et de poursuivre : «Seuls Apple et Samsung avaient des téléphones à plus de
120 000 DA. A présent, d’autres marques proposent des appareils à ces prix-là. Un téléphone d’une capacité de 65 Gb et 4 GO de RAM peu atteindre jusqu’à 33 000 DA, des téléphones de la marque Xiaomi ou Oppo et même Samsung. Par le passé, ça ne dépassait pas les 27 000 DA. Le dernier modèle de l’iPhone dépasse les 300 000 DA, tout comme celui de Samsung».
La fabrication locale pour faire baisser les prix
Pour faire chuter le prix des téléphones portables, l’Algérie a un plan et souhaite relancer son industrie des smartphones en misant sur une fabrication locale à fort taux d’intégration, plutôt que sur un simple assemblage. Le gouvernement prépare d’ailleurs un nouveau cahier des charges similaire à celui mis en place pour l’industrie automobile afin d’encadrer rigoureusement la fabrication de smartphones. De cette manière, le marché de la téléphonie connaîtra peut-être à nouveau une certaine baisse au niveau du prix des appareils, ce qui ne pourra que faire le bonheur des clients et ceux des commerçants dont l’objectif est d’en vendre le plus possible, ce qui n’a pas été le cas pour eux ces derniers temps.