Par Brahim Aziez
Longtemps réclamée par les agriculteurs et autres exploitants agricoles, la régularisation du foncier agricole passe à un niveau supérieur. Hier encore, le Secrétaire général de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA), Abdellatif Dilmi, a loué, depuis Boumerdès, l’annonce du président de la République relative à la clôture définitive du dossier du foncier agricole en 2025. M. Dilmi, qui s’exprimait dans une déclaration à la presse en marge du Salon national de la production agricole de la wilaya, organisé à l’occasion du 50e anniversaire de la fondation de l’UNPA, a rappelé que «le président de la République a annoncé, récemment, d’importantes décisions au profit du secteur agricole, à leur tête celle relative à la clôture définitive du dossier du foncier agricole en 2025». Il a ajouté que cette décision de régularisation du foncier agricole «arrive à point nommé pour mieux organiser ce secteur vital, qui aspire à consacrer l’autosuffisance dans tous les produits agricoles, notamment ceux classés comme stratégiques, pour ensuite s’orienter vers l’exportation. L’UNPA œuvre à «garantir la stabilité pour l’agriculteur, mais aussi une vie décente pour le citoyen en préservant son pouvoir d’achat et en lui assurant des produits à des prix abordables», a-t-il assuré, par ailleurs.
Avant lui, le directeur de l’organisation foncière et de l’aménagement des terres au ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche révélait que la régularisation du foncier agricole qui était vivement recommandée est, aujourd’hui, une obligation instruite par le président de la République.
Lors de son intervention, jeudi dernier sur les ondes de la chaine 1, Wahid Tifani a souligné que la régularisation du dossier de la propriété foncière renforcera la rentabilité et la contribution économique du secteur à l’avenir, soulignant que les dispositions de la loi 10-03, relatives aux contrats de concession, seront activées pour transférer le droit de concession à l’exploitant effectif et encadrer les contrats de partenariat selon le même principe.
Dans le même contexte, le responsable a indiqué que le ministère de l’Agriculture a lancé un processus visant à finaliser les procédures liées à la possession de la propriété foncière agricole, ce qui aboutira finalement à la délivrance des titres de propriété.
«529 203 hectares sur un total de 1 132 000 d’hectares ont été régularisés»
Il a précisé que cette opération, dont le dernier délai pour le dépôt des dossiers (de régularisation) est fixé à janvier 2025, est menée en coordination avec le ministère des Finances et les autorités locales. Il a également mentionné que 48 problèmes fonciers ont été recensés dans 35 wilayas, et qu’un travail est en cours pour les résoudre. Le même responsable a révélé que la propriété de 529 203 hectares sur un total de 1 132 000 hectares a été régularisée, et que l’ensemble sera réglé d’ici l’année prochaine. Cela se fera, selon lui, soit par la délivrance de titres de propriété aux occupants, soit par la récupération des terres et leur redistribution selon le principe : «La terre à celui qui la cultive».
Le responsable soulignera que, depuis l’arrivée de Youcef Chorfa à la tête du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, nombre de points ont été facilités pour la régularisation du foncier agricole resté suspendu ou l’accès aux avantages accordés aux agriculteurs. A une question relative à la location du foncier attribué aux exploitants agricoles qui le louent ou l’exploitent à d’autres usages, le directeur de l’organisation foncière et de l’aménagement des terres au ministère de l’Agriculture indiquera que les articles 14 et 15 traitent ces cas-là, et considèrent les investisseurs et les agriculteurs sur le terrain comme étant les vrais exploitants de ces terres.
Le président Tebboune a récemment (à l’occasion du 50e anniversaire de l’UNPA) indiqué que l’Algérie a réalisé 37 milliards de dollars de revenus dans le domaine agricole cette année, prouvant ainsi le succès de la stratégie visant à réduire la dépendance aux hydrocarbures. Il a souligné l’importance d’atteindre un niveau d’exportation des produits agricoles, mettant en avant la nécessité de gérer les secteurs agricole et industriel de manière équilibrée pour garantir un développement durable. «Une agriculture centralisée est inefficace, tout comme une gestion sans initiative des agriculteurs», avait affirmé le président de la République qui concluait son allocution en affirmant : «Le ministère de l’Agriculture ne doit pas tout décider dans ce secteur, et nous examinerons les solutions administratives adaptées».