Formation du marché de l’hydrogène en Europe : L’Algérie s’active pour avoir une part

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Hydrogène

Par Abdellah B.

Le marché de l’hydrogène vert en Europe commence sérieusement à se former avec l’installation du système de subvention pour encourager la production de cette molécule et les projets de transport en phase de modernisation. Une étape essentielle considérée comme une garantie aux fournisseurs potentiels dont fait partie l’Algérie d’investir dans la production. Dans ce sens, la Banque européenne de l’hydrogène vert a annoncé des subventions pour la production de ce combustible futur dans 15 projets répartis sur trois pays, l’Allemagne, l’Espagne et l’Irlande, pour une valeur de 1 milliard d’euros.

En fait, l’Algérie, qui demeure en tête des fournisseurs potentiels du marché européen de l’hydrogène vert, a déjà élaboré un programme ambitieux de la production de cette molécule en Algérie de l’ordre de 40 TWh à partir de 2040. Mais l’investissement massif dans ces projets n’est pas encore entamé, en raison de l’absence d’une clarté sur la formation du marché. Hier, cette question a fait l’objet de discussions entre le secrétaire d’État chargé des Energies renouvelables auprès du ministre de l’Énergie et des mines et la coprésidente de « European hydrogen backbone », qui s’occupe de la question du transport de l’hydrogène vert.

Une occasion donc pour évoquer à nouveau les projets en phase d’études entre l’Algérie et l’Union européenne dont fait partie le SoutH2 qui est l’artère principale d’approvisionnement de l’espace européen en hydrogène depuis la rive sud. Selon le communiqué du ministère de l’Énergie, M. Yassa qui représente l’Algérie au Sommet mondial de l’hydrogène vert qui se déroule aux Pays-Bas, a rencontré dans la journée d’hier, María Sicilia coprésidente de l’initiative « the European Hydrogen Backbone ». « Les deux parties ont échangé sur les perspectives de coopération entre l’Algérie et l’Europe dans les domaines de l’hydrogène vert et des infrastructures de transport d’énergie, promouvant l’intégration des efforts entre le nord et le sud dans ce secteur stratégique », d’après le ministre de l’Énergie.

Dans ce sillage, la coopération algéro-européenne dans ce domaine stratégique a été déjà actée par la signature des mémorandums d’ententes entre la Sonatrach et les entreprises actives dans plusieurs pays de la région, dont l’Italie, l’Allemagne, l’Autriche et l’Espagne. En fait, l’Algérie s’est lancée dans la réalisation de projets pilotes dans ce domaine et aspire à renforcer davantage sa coopération avec les grands groupes internationaux pour la production et le transport. Cet événement qu’abrite la capitale néerlandaise est donc une occasion pour le professeur Yassa et la délégation qui l’accompagne de mettre en avant la vision de l’Algérie pour le développement de l’économie de l’hydrogène. Une vision prometteuse qui a pour finalité de positionner l’Algérie sur ce marché émergent de l’énergie propre. Pour rappel, l’Algérie à travers cette nouvelle stratégie vise à valoriser « les potentialités naturelles du pays (énergie solaire et vastes superficies), et à exploiter ses infrastructures énergétiques de pointe, pour se positionner comme un acteur principal et fiable dans le marché mondial de l’hydrogène », ajoute le communiqué.

Par ailleurs, en plus de la présidente de l’initiative « European backbone », le professeur Yassa a échangé avec des délégations de plusieurs pays, dont les Omanais, les Japonais, et les Australiens pour parler d’opportunités de partenariats qui s’offrent sur le marché algérien dans ce domaine.