La gauche française, qui revendique le poste de premier ministre depuis qu’elle est arrivée en tête des législatives, mais sans majorité absolue, a enfin trouvé un nom qui fait consensus, après 16 jours de négociations qui ont failli faire imploser son alliance. Les négociations, parcellaires dans les derniers jours, avaient repris hier, alors que le PS avait fixé cette date comme la limite aux discussions qui s’éternisaient. Les formations du Nouveau Front populaire se sont mises d’accord sur un profil surprise, celui de Lucie Castets, 37 ans, issue de la société civile. Inconnue du grand public, Lucie Castets est actuellement directrice des finances et des achats à la ville de Paris, c’est une des figures de proue du collectif « Nos services publics », résolument opposé à la politique du gouvernement sortant pour la fonction publique.
Le NFP a aussitôt réclamé qu’Emmanuel Macron la nomme à Matignon. Mais ce dernier a estimé que le NFP n’avait « pas de majorité quelle qu’elle soit ». « La question n’est pas un nom. La question, c’est quelle majorité peut se dégager à l’assemblée pour qu’un gouvernement de la France puisse passer des réformes, passer un budget et faire avancer le pays », a-t-il dit. Une attitude qui a fait bondir les responsables de gauche. Il « veut nous imposer de force son nouveau front républicain », a dénoncé Jean-Luc Mélenchon, qui l’avait invité un peu plus tôt à « ne plus tergiverser » et à nommer Mme Castets. Le déni « conduit à la politique du pire », a estimé de son côté le patron du PS, Olivier Faure.