Une enquête a été ouverte mardi par le parquet de Paris suite aux propos et menaces proférés à l’encontre des magistrats ayant jugé la cheffe de file de l’extrême droite française, Marine Le Pen. Le parquet de Paris a ouvert une enquête «sur les propos répréhensibles» proférés à l’encontre des magistrats qui ont rendu collégialement la décision dans l’affaire des emplois fictifs du Rassemblement national (RN) au Parlement européen. Cette enquête est dirigée par le pôle national de lutte contre la haine en ligne et confiée à la Brigade de répression de la délinquance à la personne (BRDP). La procureure de Paris, Laure Beccuau, a indiqué que «face à ces propos, il est rappelé qu’il est fondamental dans toute société démocratique que le débat judiciaire demeure encadré par la procédure pénale», soulignant que «l’appel est la voie légitime pour contester une décision de justice» et que «la liberté de parole, y compris en ligne, a pour limite la mise en danger des personnes». Le premier président de la cour d’appel de Paris, Jacques Boulard, a fait part dans un communiqué de «sa vive préoccupation et rappelle que, dans un Etat de droit démocratique, la critique d’une décision de justice ne peut en aucun cas s’exprimer par des menaces formulées à l’égard des magistrats». «Les menaces visant personnellement les magistrats en charge du dossier, tout comme les prises de parole de responsables politiques sur le bien-fondé des poursuites ou de la condamnation, en particulier au cours du délibéré, ne peuvent être acceptées dans une société démocratique», a également réagi le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), institution garante de l’indépendance des magistrats selon la Constitution.