/Metteur en scène et comédien de talent, Mohamed Frimehdi, est un homme de théâtre par excellence devenu célèbre grâce à ses multiples passages sur le petit écran. Charismatique au visage expressif, l’artiste a brillé par son interprétation dans de grosses productions ramadanesques comme Ouled Lahlel où il a incarné le rôle de Youcef, un trafiquant de drogue ou encore la série Yema où il a crevé l’écran dans son rôle de commissaire. Comme des millions de personnes dans le monde, Frimehdi a été frappé par le coronavirus et pas qu’une fois mais deux. Confiné actuellement chez lui à Mascara en raison de sa seconde contamination au Covid-19, il nous livre son témoignage sur un mal qui a failli l’emporter.
Vous avez été touché par le Covid-19 lors du début de la pandémie, voulez-vous nous parler de ce douloureux épisode de votre vie ?
J’ai été contaminé une première fois en juin 2019, cela faisait quelques mois déjà que le virus avait débarqué chez nous et on entendait de tout sur sur le Covid. Le vaccin n’existait pas encore et il y avait beaucoup de rumeurs sur la pandémie, j’avoue que cela n’était pas très rassurant. Je reviens de loin, j’ai carrément frôlé la mort. Le virus m’a fait connaitre d’horribles sensations car en plus de la fièvre, les maux de tête, la perte de l’odorat et du gout et les courbatures j’étais souvent pris de malaises. Ce dernier symptôme assez particulier m’a beaucoup marqué car j’étais le seul dans mon entourage à le ressentir, cela n’avait rien à voir avec ma saturation en oxygène car je prenais le soin de vérifier à l’aide de l’oxymètre. Je sentais que j’étais sur le point de m’évanouir, un sentiment semblable à celui que l’on ressent après être resté trop longtemps dans le hammam.
Comment s’est passée votre convalescence ?
Hamdoulah, j’estime que je reviens de loin car ça a été vraiment difficile pour moi de m’en sortir, je n’ai jamais été aussi mal. J’ai appris aussi que le Covid-19 pouvait avoir des séquelles sur les personnes ayant été contaminées, cela varie d’un individu à un autre comme les pertes de mémoire ou encore le diabète. Pour ma part, je me suis découvert un problème au niveau du foie, j’ai un certain taux d’enzymes très élevé, mais cela est revenu un peu à la normale depuis le temps. D’après mon médecin, c’est l’une des séquelles du Covid.
Qu’en est-il de votre vaccination ?
Lors de ma première contamination, le vaccin contre le Covid n’existait pas encore, ce n’est que quelques mois après qu’il est devenu disponible en Algérie. Ensuite, il fallait attendre six mois après avoir contracté le virus pour se faire vacciner. Le moment venu, je l’avoue, j’ai beaucoup hésité sur le choix du vaccin et je me suis posé beaucoup de questions, je n’ai pas cessé de me documenter sur le meilleur, celui qui présente le moins d’effets secondaires, mais hélas avec le flux d’informations que l’on retrouve sur internet, surtout sur les réseaux sociaux, on devient vite sceptique surtout que les experts de la santé ne sont pas toujours là pour nous orienter ou nous rassurer. Il y a un réel manque de communication sur la vaccination et je crois qu’on a trop laissé faire les rumeurs, c’est regrettable. Je suis absolument pour la vaccination. Même si elle n’empêche pas totalement la contamination, elle nous permet tout de même de réduire le risque de complications. J’ai vraiment fait preuve de laxisme et je me retrouve là à faire un deuxième Covid, moins grave que la première fois mais qui m’a contraint à me confiner. Ce qui est sûr, cette fois, je ne ferai pas la même erreur, dès que cela sera possible, j’irai me faire vacciner.
Quel serait votre message pour les Algériens en ces moments où la 4e vague fait rage ?
Je leur dis de se vacciner, de ne pas commettre la même erreur que moi. J’ai souffert le martyre et j’ai failli y rester, alors que la solution était à portée de main. Il n’y a pas lieu d’hésiter.
W. S.