Par Abdellah B.
En course contre la montre pour la réception dans les délais précis du mégaprojet de la mine de fer de Gara Djebilet, le gouvernement annonce la mise en place d’une commission multisectorielle de suivi de la réalisation des infrastructures afférentes pour une meilleure valorisation de ce gisement de 3,5 milliards de tonnes. Ce projet, cher au président de la République dont il ne cesse de rappeler le caractère stratégique, était hier sur la table du premier ministère lors de la réunion du gouvernement.
A deux ans de la date de la réception de ce mégaprojet prévue en automne 2026, le gouvernement mobilise ses troupes pour accélérer le rythme des travaux de réalisation de différents projets d’accompagnement. «Il est procédé à la création d’une commission multisectorielle chargée du suivi de la réalisation de ce projet stratégique et de veiller au bon déroulement des travaux pour la réception des infrastructures dans les délais précis», lit-on dans le communiqué du premier ministère. Travaux publics, transport, énergie et mines et ressources en eau sont désormais les secteurs les plus sollicités et qui sont appelés à s’impliquer pleinement dans ce mégaprojet vital pour l’économie nationale.
En fait, plusieurs projets sont déjà en cours d’exécution et devront être réceptionnés dans les délais précis. En premier lieu figure la ligne ferroviaire Béchar-Tindouf-Gara Djebilet, sur une longueur de 1000 km. Les chantiers de ce projet ont été renforcés récemment par des moyens humains et matériels importants. Il s’agit d’une mobilisation record de la part d’Anesrif, qui est désormais sous pression pour l’achèvement de cette nouvelle artère d’approvisionnement des différentes unités de traitement et de production au niveau des zones industrielles de Béchar et Nâama avec une capacité de transport de 20 millions de tonnes par an à partir de 2026.
Dans ce sens, trois unités de traitement sont actuellement en phase de réalisation. Il s’agit de l’unité de traitement primaire du minerai de fer installée dans la mine de Gara Djebilet. Deux autres unités de production de minerai de fer concentré sont actuellement en phase de réalisation dans la zone industrielle de Béchar, d’une capacité de production de 3 millions de tonnes par an, dont 2 millions de tonnes pour l’unité du consortium chinois CMH et un million de tonnes pour celle de Tosyali. Les travaux de réalisation de ces deux projets ont été confiés à la société chinoise Sino Steel, qui s’occupe également de la réalisation d’une unité de traitement primaire de minerai de fer dans la mine de Gara Djebilet.
Pour ce qui est de la zone industrielle de Nâama qui figure sur la liste des endroits qui devront accueillir ce genre d’infrastructures, une délégation chinoise s’est rendue sur les lieux il y a quelques semaines pour l’installation d’une usine de production d’un million de tonnes extensibles à 3 millions dans les années à venir. Le projet sera réalisé dans le cadre d’un partenariat entre la société nationale du fer et de l’acier (Feeral) et un groupe chinois. Pour un meilleur approvisionnement de cette nouvelle zone en minerai de fer en provenance de la mine de Gara Djebilet, un projet de ligne de chemin de fer est en phase d’étude pour relier la wilaya de Béchar à la wilaya de Nâama. Les travaux de réalisation de ce projet seront lancés bientôt, d’après les responsables locaux.
L’achèvement de tous ces projets dans les délais précis permettra à l’Algérie de faire son irruption sur le marché international des produits métallurgiques et sidérurgiques dont la demande ne cesse de croître et de diversifier ses ressources en devises. C’est d’ailleurs l’un des objectifs phares de la politique nationale de développement du secteur minier qui devrait libérer l’économie nationale de sa dépendance aux hydrocarbures. Avec les 40 millions de tonnes de minerai de fer en 2040, Gara Djebilet positionnera l’Algérie parmi des plus grands fournisseurs du marché mondial en ce produit.