Le gaz algérien demeure un levier essentiel pour la stratégie énergétique de l’Italie qui engage désormais une nouvelle étape pour optimiser le gazoduc Transmed.
À l’approche de la saison hivernale, l’entreprise italienne de transport de gaz et unique opérateur de liquéfaction de gaz et de gazéification en Italie, Snam, affirme qu’elle «travaille actuellement à l’optimisation de la capacité du gazoduc Transmed» reliant l’Algérie à l’Italie en vue de l’entrée en exploitation maximale de cette infrastructure dans les prochains mois.
Il s’agit donc des préparatifs à la mise en application des décisions prises à Alger le mois de juillet dernier à l’occasion de la visite de l’ex-Premier ministre italien Mario Draghi dans le pays et qui a été sanctionnée par la signature d’un contrat important visant à l’augmentation des flux du gaz vers l’Italie de l’ordre de 9 milliards de m3 d’ici à la fin de l’année 2023, dont 6 milliards m3 ont été programmés pour la fin de l’année en cours.
«L’Algérie a pris la part du lion sur le marché énergétique italien»
Lors de la présentation de son plan d’action pour l’année en cours et celui de l’année à venir, Stefano Venier, directeur exécutif de l’entreprise italienne, affirme que «l’Algérie a pris la part du lion dans l’approvisionnement du marché italien en gaz» durant cette année.
Il a également expliqué que son pays se prépare à accueillir de volume supplémentaire en gaz naturel en provenance d’Algérie». Selon ce dernier, la Snam a entamé les tests d’adaptation du gazoduc Transmed liant l’Algérie à l’Italie à une augmentation des flux en vue de son exploitation maximale.
«Aujourd’hui, nous cherchons à adapter les flux dans le gazoduc Transmed d’une capacité 32 milliards de m3 par an d’ici à la fin de l’année 2023», affirme-t-il.
Pour renforcer ses approvisionnements, l’Italie mise également sur l’augmentation des flux du gazoduc transadriatique, dont les tests ont été programmés pour porter sa capacité à 32 millions de mètres cubes par jour. Sur une base annuelle, cela équivaut à 1 milliard de mètres cubes de plus, ajoute la même source.
Gaz naturel liquéfié pour l’Italie
Outre l’approvisionnement en gaz naturel, l’Algérie fournit également du GNL sur le marché italien avec une part du marché de 7%.
Un taux qui pourrait être revu à la hausse dans les prochaines mois, avec l’entrée en exploitation en 2023 de «2 unités flottantes de stockage et de gazéification, toutes deux récemment autorisées, et la reprise de rôle d’opérateur de stockage de dernier recours et le soutien de la campagne de remplissage à 95%, un niveau bien supérieur à l’ambitieux objectif national de 90% avant l’hiver», ajoute la même source.
Dans ce sillage, et avec la réduction des importations russes durant l’exercice en cours, l’Italie a renforcé les importations du GNL avec une augmentation importante de l’ordre de 27%, durant les premiers 9 mois de l’année en cours, d’après les données de la Snam.
Nouvelles priorités pour le gaz algérien
Concernant la crise énergétique que traverse le vieux continent depuis le deuxième trimestre de l’année en cours, l’entreprise italienne affirme avoir défini de nouvelles priorités pour garantir la sécurité énergétique et sécuriser les approvisionnements à travers le renforcement de la coopération énergétique avec l’Algérie et également la construction de nouvelles unités de gazéification d’une capacité de 5 milliards de m3 chacune.
Pour la Snam, l’objectif attendu derrière cette nouvelle politique énergétique adoptée ces derniers mois est essentiellement de soulager la demande européenne en gaz, les Allemands en particulier qui souffrent gravement des retombées de la crise ukrainienne sur le marché gazier européen.
Par Abdellah B.