Par Abdellah B.
Les exportations du gaz algérien vers l’Europe ont augmenté d’une manière significative depuis le mois de mars dernier. D’après les dernières données du site spécialisé Taqa, les exportations algériennes vers l’Italie et l’Espagne ont enregistré des hausses importantes de 13% et 12% respectivement durant le mois dernier, et ce, par rapport à la même période de l’année précédente.
Une situation qui coïncide avec la reprise des importations européennes en gaz naturel durant cette période marquée par une chute vertigineuse des réserves qui ne dépassent pas les 34%. Dans ce sillage, si l’Algérie figure toujours en tête des fournisseurs de l’Italie depuis près de deux ans, sur le marché espagnol, la concurrence est rude, notamment avec le gaz en provenance des Etats-Unis et de Russie.
D’après la société espagnole de distribution de gaz Enagas, l’Algérie a repris sa première position durant le mois de mars dernier, mais avec une différence minime avec les Etats-Unis. «En mars, mois pour lequel les données les plus récentes sont disponibles auprès d’Enagas, l’Espagne a acheté plus de gaz algérien que de gaz américain, mais les différences sont minimes», lit-on dans le journal espagnol «Libre Mercado».
Par ailleurs, l’évolution de la situation sur le marché énergétique européen reste favorable à l’Algérie. En plus de la décision de la Commission européenne visant au remplissage des stocks avant le mois de novembre prochain, l’institution européenne, via sa présidente, Ursula von der Leyen, a annoncé la présentation d’un plan visant à mettre fin aux importations de gaz en provenance de Russie dans les deux semaines à venir. Autrement dit, le champ demeure libre pour l’Algérie pour augmenter ses parts de marché dans une conjoncture marquée par un resserrement de l’offre accompagné d’une forte demande sur ce marché traditionnel de l’Algérie. En fait, d’après les observateurs du marché, la demande sur le gaz algérien va augmenter durant cette période de l’année en raison de nombreux facteurs dont le principal est celui du besoin du marché européen en ce combustible et la proximité géographique qui devrait jouer un rôle important dans la réduction des frais de transport.
Dans ce sens, face à l’érosion des réserves européennes en gaz naturel, la Commission européenne a prolongé de deux années les obligations en vigueur des Etats membres «de remplir leurs installations de stockage de gaz à 90% avant la saison hivernale, afin de garantir la prévisibilité et la transparence.» Une manière de contribuer à la sécurité énergétique du Vieux Continent, dont la haute instance prévoit déjà la cessation des importations du gaz russe en 2027.
Outre la demande en combustible qui devrait augmenter considérablement, le prix est également exposé à une fluctuation en réponse à la principale règle du marché, celle de l’offre et de la demande. Ce qu’a d’ailleurs souligné l’Agence internationale de l’énergie qui table sur une hausse des prix de ce combustible sur le marché européen durant les prochains mois. «Les systèmes énergétiques européens sont confrontés à une année difficile, car le continent sort de cet hiver avec des niveaux de stockage de gaz inférieurs à la moyenne. Ce qui pousse les prix à la hausse», a mis en garde l’AIE dans une note fin février.