Généralisation de l’e-paiement des amendes routières

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Un accord stratégique a été signé hier pour généraliser le paiement électronique des amendes forfaitaires liées aux infractions routières, dans une initiative qui s’inscrit dans le cadre de la modernisation de l’administration publique et visant à offrir aux citoyens un service rapide, sécurisé et accessible à tout moment.

PAR NABIL M.

Paraphé par le ministère des Finances, le Commandement de la Gendarmerie nationale (GN) et la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), cet accord marque une nouvelle étape vers la numérisation des services publics. La cérémonie de signature, présidée par le ministre des Finances Abdelkrim Bouzred, a réuni les principaux acteurs du secteur sécuritaire et financier du pays, dont les directeurs généraux des douanes, des banques, des compagnies d’assurance et des institutions financières.

L’objectif est clair : permettre le règlement instantané des amendes directement sur le terrain, via cartes bancaires ou la carte « Edahabia », en utilisant des terminaux de paiement électronique (TPE). Cette solution, bien que facultative, est disponible 24h/24, 7j/7, y compris les jours fériés.

L’un des bénéfices majeurs de ce nouveau système est la restitution immédiate du permis de conduire après paiement. Ce gain de temps s’accompagne d’une réduction significative des charges administratives pour les services de police et de gendarmerie. Autrement dit, moins de paperasse, plus d’efficacité.

2 000 terminaux déployés dans une première étape

Cette solution a déjà fait ses preuves dans plusieurs wilayas lors d’une phase pilote. Face aux retours positifs des usagers, 2 000 terminaux ont été déployés dans une première vague auprès des forces de l’ordre.

Pour le ministre des Finances, ce dispositif s’aligne parfaitement avec les orientations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en matière de transition numérique. « Numériser l’administration publique, renforcer la coopération institutionnelle et promouvoir la culture du e-paiement dans un cadre légal organisé et transparent afin d’améliorer la relation entre citoyen et administration », a souligné le ministre.

Pour sa part, le directeur général du Trésor, Hadj Mohamed Sebaâ, a salué une  « réalisation technique et administrative majeure » qui traduit une collaboration interinstitutionnelle efficace. À ses yeux, ce système aura également un impact positif sur les finances publiques, en facilitant la collecte des amendes et en réduisant l’usage du cash.

Un pas de plus vers une administration connectée

Pour garantir la continuité et la fiabilité du service, un dispositif de supervision et de maintenance a été mis en place, avec un suivi régulier des TPE et l’approvisionnement en consommables. Par ailleurs, des campagnes de sensibilisation sont en cours pour familiariser les citoyens avec ce nouveau mode de paiement.

Ali Badaoui, directeur général de la Sûreté nationale, a salué « une réalité concrète » qui illustre l’engagement de l’État en faveur de services publics de qualité. Du côté de la GN, le général Mohamed Djaâfar a insisté sur la « culture de coordination » qui a permis cette avancée, tout en réaffirmant l’engagement de ses services à poursuivre l’intégration des solutions numériques.

Force est de relever que l’un des effets les plus significatifs de cette numérisation est la réduction de l’intervention humaine dans le circuit de traitement des amendes, un levier essentiel pour renforcer l’intégrité administrative. En supprimant les étapes intermédiaires entre le contrevenant et le Trésor public, le système rend les tentatives de favoritisme ou de règlement par piston pratiquement impossibles. Chaque transaction est enregistrée, traçable et auditée, ce qui garantit un traitement équitable pour tous les citoyens et redonne crédibilité aux institutions chargées de l’application de la loi.

Ainsi, ce virage digital du paiement des amendes routières n’est pas une simple réforme technique, mais un symbole fort d’un État en mutation, où la technologie devient un levier clé de la proximité, mais également de la confiance entre les institutions et les citoyens.