Par Amar R.
L’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas dans la bande de Ghaza est entré en vigueur hier, mettant fin à 471 jours de guerre génocidaire qui a tué plus de 48 000 Palestiniens et blessé plus de 110 000 autres, dévasté 80% des habitations et infrastructures de l’enclave, déplacé 85% de sa population et soumis 96% des habitants à la malnutrition, sans compter les traumatismes psychologiques. Malgré les déplacements et la douleur, les rescapés de Ghaza ont accueilli le cessez-le-feu avec joie, se livrant à des scènes de liesse qui ont accompagné la remise par les brigades d’Al Qassam – qui ont fait une apparition surprise – de trois femmes otages à la Croix-Rouge dans la ville de Ghaza. Les zones du nord, telles que Beit Hanoun et le quartier de Zeitoun, ont aussi vu un retour progressif des Palestiniens malgré la poursuite du ciblage, peu avant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, à 9h15 GMT, par les avions de guerre sionistes qui ont mené des frappes aériennes et des attaques d’artillerie qui ont tué 19 Palestiniens. Certains rescapés sont retournés dans les vestiges de leurs maisons, réduites en cendres par les bombardements qui ont causé une dévastation sans pareille dans l’histoire de l’humanité, après le retrait des forces sionistes. L’armée d’occupation a, en effet, commencé à se retirer des zones situées à Rafah, dans la bande de Ghaza, jusqu’au corridor de Philadelphie, le long de la frontière entre l’Egypte et Ghaza, alors que la police palestinienne a commencé à se déployer en uniforme dans la petite enclave palestinienne. Aussitôt, les aides humanitaires ont commencé à entrer dans la bande de Ghaza par le point de passage de Kerem Shalom, au sud-est de Ghaza. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a déclaré que des camions transportant des colis alimentaires ont commencé à entrer dans Ghaza par les points de passage de Zikim et de Kerem Shalom. Le chef de l’Unrwa, Philippe Lazzarini, a dit que l’agence avait 4000 camions chargés d’aide – dont la moitié est constituée de nourriture et de farine – prêts à entrer dans la bande de Ghaza.
3 femmes otages remises à la Croix-Rouge
Les Brigades Al Qassam ont en effet livré 3 otages à la Croix-Rouge dans la ville de Ghaza dans le cadre de l’accord d’échange des détenus, qui font partie des 33 des 98 otages restants – femmes, enfants, hommes de plus de 50 ans, malades et blessés – qui seront libérés durant la première phase en échange de près de 2000 prisonniers et détenus palestiniens. L’entité a désigné 95 détenus palestiniens libérables, des femmes et mineurs en majorité, la plupart arrêtés après le 7 octobre 2023. Selon Al-Jazeera, 76 détenus sont originaires de la Cisjordanie occupée et 14 de la ville sainte d’Al Qods. 69 sont des femmes et 21 des Palestiniens de moins de 18 ans.
La fin de la guerre ?
Mais la suite des événements à Ghaza reste incertaine, selon des analystes, qui arguent du fait de l’absence d’un accord global sur l’avenir de l’enclave après la guerre. Et bien que l’objectif déclaré du cessez-le-feu soit de mettre entièrement fin à la guerre, il pourrait facilement s’effondrer. On en veut pour preuve que l’occupation qui a juré qu’elle ne permettrait pas au Hamas de revenir au pouvoir n’a pas caché son intention de reprendre la guerre pour liquider le Hamas et réoccuper Ghaza. C’est ce qu’a indiqué le ministre de la Défense et que soutiendra le criminel de guerre, Benjamin Netanyahou, qui a affirmé : «Nous nous réservons, si besoin, le droit de retourner à la guerre avec l’aide des Etats-Unis». Le retour des otages pourrait aussi atténuer la colère de l’opinion publique au sein de l’entité d’occupation contre le Premier ministre Benjamin Netanyahou et son gouvernement de droite considérant que son gouvernement a échoué à atteindre les objectifs de la guerre, que le Hamas a gagné malgré la perte de ses principaux dirigeants et de milliers de combattants. D’ailleurs, le ministre sioniste de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, membre d’extrême droite du gouvernement, a aussi démissionné de son poste hier, en même temps que d’autres ministres, à l’issue de la session de ratification de l’accord, selon Al Jazeera.