PAR AMAR R.
Le G7 a appelé hier à la reprise de l’aide humanitaire « sans entrave » à Ghaza et à un cessez-le-feu permanent, dans une déclaration finale après trois jours de discussions entre les chefs de la diplomatie au Canada. Cet appel est intervenu en réaction à la décision de l’occupation de bloquer l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande Ghaza, pour contraindre le mouvement Hamas à accepter la prolongation de la première phase de l’accord de cessez-le-feu et d’échange des prisonniers et retarder la deuxième phase qui prévoit un cessez-le-feu permanent et un retrait des troupes sionistes. Les dirigeants des sept nations les plus riches du monde ont exprimé, le 3 juin dernier, leur soutien au plan proposé par le président américain Joe Biden pour mettre fin à la guerre à Ghaza, qui a proposé un cessez-le-feu immédiat entre l’entité d’occupation et le Hamas avec la libération de tous les otages, l’augmentation de l’aide humanitaire à la population civile, pour ouvrir la voie à une solution à deux Etats.
Cette nouvelle déclaration du G7 a lieu dans le contexte du plan de Trump visant à faire de l’enclave palestinienne une « Riviera du Moyen-Orient », sous autorité américaine. Un plan qui avait été catégoriquement rejeté par la Ligue arabe et l’organisation islamique (OCI), qui ont fait une contre-proposition de reconstruction de Ghaza sans déplacement des Palestiniens.
Recul de Trump sur le déplacement des Palestiniens
Des efforts qui ont été payants puisque le président Trump aurait fait un recul sur l’appel au déplacement des habitants de Ghaza, selon un représentant du mouvement de la résistance palestinien qui a salué la déclaration de Trump mercredi, en réponse à une question posée lors d’une réunion à la Maison Blanche avec le Premier ministre irlandais, Michael Martin, selon laquelle « personne n’expulsera les Palestiniens de Ghaza ». Le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem, a salué le retrait apparent du président américain Donald Trump de sa proposition de déplacement permanent des Palestiniens de Ghaza, l’exhortant à s’abstenir de s’aligner sur la vision de l' »extrême droite sioniste », a fait savoir l’agence Reuters. « Si les déclarations du président Trump représentent un retrait de toute idée de déplacement de la population de la bande de Ghaza, elles sont les bienvenues », a déclaré Qassem dans son communiqué. « Nous (le Hamas) appelons à ce que cette position
soit renforcée en obligeant l’occupation israélienne à respecter toutes les conditions des accords de cessez-le-feu ».
Pourparlers directs avec Washington
Cela survient quelques jours après que Taher Al-Nono, conseiller politique du chef du Hamas, a confirmé des pourparlers directs sans précédent avec Washington dans la capitale qatarie la semaine dernière, axés sur la libération d’un binational américano-sioniste détenu par le groupe militant à Ghaza. Il a ajouté que les rencontres entre les dirigeants du Hamas et le négociateur américain pour les otages, Adam Boehler, avaient également porté sur la mise en œuvre de l’accord par étapes visant à mettre fin à la guerre entre l’entité d’occupation et le Hamas. Les discussions entre Boehler et le Hamas rompent avec une politique de Washington, vieille de plusieurs décennies, interdisant toute négociation avec des groupes ou organisations qualifiés de « terroristes » par les Etats-Unis.
Aussi, le Hamas et l’occupation ont indiqué qu’ils se préparaient à la prochaine phase des négociations de cessez-le-feu, tandis que les médiateurs poursuivaient les pourparlers visant à prolonger la trêve de 42 jours, entamée en janvier. Le Mouvement de la résistance islamique (Hamas) a déclaré que la délégation de la direction du mouvement a reçu hier une proposition des médiateurs pour reprendre les négociations de cessez-le-feu dans la bande de Ghaza, qu’elle a qualifiée de manière « responsable et positive ». Dans un communiqué de presse, vendredi, le Hamas a expliqué que « la réponse comprenait l’acceptation de libérer le soldat israélien Aidan Alexander, qui possède la citoyenneté américaine, et de remettre les corps de quatre autres personnes ayant la double nationalité ». Le Hamas a souligné qu’il était tout à fait prêt à entamer des négociations et à parvenir à un accord global sur les questions de la deuxième phase, appelant l’occupation à mettre pleinement en œuvre ses engagements.