Ghaza : Les dures vérités de Attaf à l’OCI

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PAR M. MANSOUR

« La gravité de la situation actuelle à Ghaza nous impose de hisser le niveau de nos positions collectives et de les renforcer par des mesures, des initiatives et des actions qui répondent aux cris de détresse et aux supplications de nos frères palestiniens. » C’est en ces termes que le chef de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf, s’est adressé aux ministres des affaires étrangères des Etats membres de l’organisation de la coopération islamique, pour leur signifier que la rupture des relations diplomatiques avec l’agresseur est l’une des options sérieuses à laquelle les participants auraient dû songer, au lieu des déclarations vides, émanant çà et là, de par le monde musulman, condamnant le génocide ciblant les Palestiniens sans pour autant rien y changer.

Le ministre des affaires étrangères Ahmed Attaf a souligné lors de la réunion extraordinaire du conseil des ministres des affaires étrangères des Etats membres de l’organisation de la coopération islamique, tenue hier en Arabie saoudite, que les habitants de Ghaza étaient confrontés à une guerre d’extermination. Il a également mis en avant l’urgence de mettre fin aux injustices, aux souffrances et aux tragédies découlant d’une agression immorale et injustifiable.

« La nécessité urgente était celle d’une action concrète et efficace à tous les niveaux dans la limite de nos capacités, afin d’accroître la pression sur l’occupation sioniste et de l’empêcher de continuer à utiliser les moyens qu’elle déploie pour opprimer et martyriser les plus faibles et les innocents », a-t-il déclaré. Il a ensuite souligné que toutes les parties ayant un devoir de responsabilité auraient dû œuvrer pour contraindre l’entité sioniste à rendre des comptes pour sa politique d’expansion des colonies. Dans ce sens, Attaf a exprimé son regret quant à la dénaturation du projet de résolution débattu lors de cette réunion, notant que celui-ci avait été vidé de son contenu essentiel. Il a souligné que cette perte de focalisation a dénaturé le sens même de la réunion. « Nous déplorons profondément la dénaturation du projet de résolution présenté devant nous, l’éloignant ainsi de toutes les mesures sérieuses et urgentes. Par conséquent, notre réunion perd son objectif initial et devient dénuée de sens », at-il déploré.

Être à la hauteur des sacrifices et des souffrances des Ghazaouis

Et d’ajouter : « Ce qui était attendu de nous, c’était que nous soutenions, sans hésitation ni réserve, la rupture des relations diplomatiques, culturelles, économiques, commerciales, militaires et sécuritaires avec l’occupation, comme nous avons récemment appelé à le faire lors de la réunion de l’union africaine ». Consterné par la tournure que cette réunion a prise, se soldant par un projet de résolution tronqué, le chef de la diplomatie algérienne a rappelé aux participants leurs responsabilités morales. « Il était attendu de nous que nous hissions nos positions au niveau des sacrifices, des souffrances et des appels à l’aide de nos compatriotes à Ghaza, qui espéraient de nous une solidarité inébranlable ».

Et de continuer en lançant un appel en direction des dirigeants du monde musulman, soulignant la nécessité de « renforcer les démarches entreprises devant les juridictions internationales et de les soutenir devant l’assemblée générale des nations unies pour l’adoption de mesures fermes mettant fin définitivement aux doubles standards et à la politique de deux poids, deux mesures dont l’occupation a longtemps bénéficié ».

A la fin, le MAE algérien souligne l' »impératif de travailler à consolider la solution à deux États en élargissant la base des reconnaissances officielles de l’Etat de Palestine, et de s’engager sans délai à revendiquer son adhésion pleine et entière à l’organisation des nations unies ». « Ce sont là les objectifs qui s’imposent aujourd’hui avec une grande acuité. Ce sont les priorités pour lesquelles l’Algérie plaide avec intégrité, dévouement et engagement envers nos frères palestiniens, leur cause, notre cause et la cause de la communauté islamique dans son ensemble, depuis notre position au conseil de sécurité », a-t-il conclu.

M. M.