PAR AMAR R.
Lors d’une réunion d’urgence pour la mise en œuvre des mesures conservatoires décidées par la cour internationale de justice au sujet du génocide à Ghaza, l’Algérie a mis l’accent sur l’importance de la reddition des comptes pour protéger les générations futures contre ces atrocités commises actuellement à Ghaza et souligné l’impératif d’un cessez-le-feu immédiat.
Dans son discours d’ouverture de cette réunion, tenue à la demande de l’Algérie, le représentant permanent de l’Algérie auprès des nations unies, Amar Bendjama, a appelé le conseil de sécurité à prendre, immédiatement et sans délai, toutes les mesures nécessaires pour faire entendre haut et fort la voix de la justice et garantir l’application des décisions de La Haye. Le représentant de l’Algérie a fait un plaidoyer qui fera date, usant d’un langage direct qui sied à la situation à Ghaza, soulignant d’abord que la décision historique de la cour internationale de justice d’accepter d’envisager un procès concernant des violations de la convention des nations unies sur le génocide dans la bande de Ghaza confirme que « le temps de l’impunité est irrévocablement révolu, et l’occupant israélien ne devrait pas faire exception à cette règle ».
L’histoire retiendra
« La responsabilité et l’obligation de rendre des comptes doivent être garanties afin de protéger les générations futures contre de telles atrocités commises à Ghaza », a ajouté l’ambassadeur Bendjama. Il a cité en référence la déclaration du président de la République, contenue dans son message à l’occasion de la commémoration du 11 décembre 1960, où il avait précisé que « l’histoire retiendra les noms de tous ceux qui sont responsables du génocide à Ghaza, écrits en lettres de sang sur la liste des criminels de guerre et des ennemis de la vie et de l’humanité ».
Aussi, le représentant de l’Algérie auprès des nations unies a souligné que les mesures conservatoires réclamées par la cour internationale de justice doivent être mises en œuvre pour protéger le peuple palestinien du génocide dont il est victime. Et d’insister : « Israël, puissance occupante, doit réagir immédiatement aux mesures approuvées par la cour » et qu' »il est également du devoir de la communauté internationale de veiller au respect de ces mesures. Le bain de sang et le génocide auxquels les Palestiniens sont soumis doivent cesser ». Il a, pour autant, souligné que ces mesures « ne sauraient être mises en œuvre que par un cessez-le-feu. Et ce, avant d’interpeller les consciences des membres du conseil de sécurité et de la communauté internationale sur le rejet du cessez-le-feu affirmant que
« toute personne qui s’y opposerait devrait se remettre en cause et interpeller sa conscience et son humanité » et que « les atrocités commises à Ghaza sont rejetées par le bon sens humain ».
Appel aux consciences
Et d’arguer : le rejet d’un cessez-le-feu est synonyme de « l’acceptation de la mort de 250 personnes dont 100 enfants par jour, que 10 enfants soient amputés de leurs membres chaque jour sans anesthésie, que 170 enfants naissent chaque jour sur le bord de la route et devant les hôpitaux, en raison de l’absence de soins ». Mais aussi, que « 90% des Ghazaouis dorment dans la rue, sans toit et sans nourriture et que 10.000 personnes atteintes de cancer meurent à tout moment du fait de l’absence de traitement chimiothérapique ». L’envoyé de l’Algérie auprès des nations unies appelant à des mesures immédiates et efficaces pour garantir la fourniture des services de base et de l’aide humanitaire dont les Palestiniens ont besoin dans la bande de Ghaza.
« La justice a rendu sa décision et tous ceux qui croient en un ordre mondial fondé sur le droit doivent œuvrer pour la mise en œuvre des mesures provisoires approuvées par la cour internationale de justice », a-t-il clamé, rappelant que « ce tribunal a statué qu’Israël, puissance occupante, devait immédiatement veiller à ce que ses forces ne commettent aucun meurtre contre les Palestiniens ». Bendjama a enfin insisté auprès des membres du conseil de sécurité pour prendre immédiatement et sans délai toutes les mesures nécessaires pour faire entendre la voix de la justice et assurer la mise en œuvre des décisions de la cour internationale de justice, en martelant que ledit conseil doit prendre « immédiatement et sans délai, toutes les mesures nécessaires pour faire entendre la voix de la justice et assurer la mise en œuvre des décisions de la cour internationale de justice ».
Dans ce sillage, les membres du conseil de sécurité des nations unies ont voté, mardi, à l’unanimité pour le projet de communiqué de presse, présenté à l’initiative de la mission permanente de l’Algérie à New York, qui souligne le besoin urgent d’élargir le flux d’aide humanitaire à la population de Ghaza, dans le cadre de la situation humanitaire détériorée suite à l’agression barbare de l’occupant sioniste.
A. R.