Grave dérapage anti-mixité à l’université de Bouira: le recteur présente ses excuses et sanctionne

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Il y a quelques jours, les étudiants de la faculté des sciences de la nature et de la vie et des sciences de la terre de l’université Akli Mohand-Oulhadj de Bouira découvraient avec stupéfaction une note interdisant aux étudiantes de se retrouver en compagnie de leurs camarades étudiants ou toute autre personne de sexe masculin dans l’enceinte de l’université.

Rédigée par le bureau de la sécurité interne du campus, la note stipulait qu’en cas de flagrant délit, l’étudiante verra ses parents convoqués ainsi que son nom affiché sur les tableaux d’affichage ! Sidérés mais surtout révoltés, les étudiants de la faculté n’ont pas hésité à se faire entendre en dévoilant cette note de la honte sur les réseaux sociaux. La nouvelle qui s’est répandue sur la toile telle une traînée de poudre n’a pas tardé à susciter de vives réactions de la part des internautes dénonçant des pratiques d’un autre temps. Et c’est sans trop tarder que le recteur de l’université de Bouira a décidé d’agir hier en publiant une note dans laquelle il apporte des explications aux étudiants et présente des excuses. «Nous avons été surpris tout autant que les membres de la famille universitaire par cette annonce improvisée au contenu inhabituel rédigé par le responsable de la sécurité interne de la faculté et cela sans avoir consulté au préalable l’administration, qui rappelons-le est la seule habilitée à prendre des décisions et diffuser des annonces. Sur ce, l’administration présente ses excuses aux étudiants et dénonce fortement ce genre d’agissements irresponsables», peut-on lire sur la note du recteur. Dans ce sillage, il a aussi annoncé avoir entamé les mesures administratives nécessaires pour enquêter sur cette affaire et décider des sanctions appropriées pour les responsables de ce dérapage.

Très vite médiatisée sur les réseaux, la réponse du recteur a fait l’effet d’un baume au cœur aux internautes qui ont chaleureusement félicité le recteur pour sa lutte contre l’extrémisme et l’obscurantisme qui tente de se frayer un chemin dans les campus à travers notamment ce genre d’actes isolés. D’ailleurs, ce n’est pas la première fois que des gardiens de la morale tentent de dicter leur loi au sein de l’université algérienne, mais c’est compter sans la vigilance de certains mais aussi l’effet des réseaux sociaux, une véritable arme à double tranchant.

W. S.