Gros coup d’accélérateur dans le secteur minier. La première unité de transformation du phosphate verra le jour au début le l’année prochaine. Le coût de l’investissement de départ est estimé à 3 milliards de dollars pour une capacité de production annuelle de trois millions de tonnes.
Lors du dernier conseil des ministres, le président Tebboune avait ordonné l’accélération « des procédures pour le lancement effectif, avant la fin de l’année en cours, des différents projets structurants dans l’exploitation minière, notamment le projet de Bled El Hadba (gisement de phosphate) à Tébessa et celui de Ghara Djebilet (gisement de fer) ».
Cette instruction place désormais le secteur minier au rang de secteur stratégique pour le développement du pays. Cette injonction du premier magistrat du pays n’a d’ailleurs pas tardé à faire réagir les cadres du secteur. 48 heures plus tard, c’est le directeur général de la filière minière au niveau du ministère du même nom qui fournira un peu plus de détails notamment sur la question du phosphate. Invité su le plateau de la chaine 1 de la radio nationale, Mourad Hanifi, confirmera que « les deux projets liés à l’exploitation et à la transformation du phosphate, ainsi que la fabrication de produits phosphatés pour l’alimentation animale et végétale, débuteront prochainement dans wilaya de Tébessa », plus précisément sur le bassin e bled El Hedba. La feuille de route adoptée par la tutelle s’étalera jusqu’à 2024 avec la participation des partenaires étrangers notamment avec l’apport des techniques nouvelles développées à travers le monde.
Le DG des mines au niveau de la tutelle confirme que le mégaprojet est « en cours de finalisation » avec notamment « le choix d’un partenaire étranger qui va nous accompagner ». Avant de rajouter que « la société mixte sera créée avant fin décembre », pour rester dans les délais indiqués par le président de la République. Quant au choix du partenaire, une commission de suivi chargé du projet avait vu défiler une quinzaine de propositions mais selon lui « seules trois offres ont des chances d’aboutir » Rappelons que la première phase de ce projet estimé à trois millions de tonnes représente 50% du projet global. En plus de l’exploitation de la mine de Djebel Onk, le complexe industriel se décomposera en trois pôles à Souk Ahras, Tébessa et Skikda. A cela viendra s’ajouter une station de dessalement d’eau à El Tarf et un quai spécifique à l’exploitation du phosphate au port d’Annaba Le deuxième projet, concerne la fabrication de produits phosphatés pour l’alimentation animale et végétale à Tébessa. Avec un investissement estimé à 396 millions de dollars.
« C’est un projet 100% algérien qui permettra la création de 700 emplois, dont 300 permanents endant la phase d’exploitation, ainsi que des dizaines de postes indirects », dira M. Hanifi, tout en précisant que « le projet résulte d’un partenariat entre Asmidal et le Groupe Manadjim El Djazaï Manal. »
N. A.
Des réserves de 2 milliards de tonnes
Les réserves de phosphates naturelles algériennes sont considérables. Elles sont estimées à 2 milliards de tonnes et sont principalement situées à Djebel Onk, dans la région de Tébessa. Trop souvent oubliées, par rapport au pétrole et au gaz, les réserves de phosphates placent l’Algérie à la tête