/Comme ce fut le cas lors du procès de Saïd Bouteflika et Tayeb Louh, le président de la première chambre près la cour d’Alger a donné la parole aux principaux accusés pour s’adresser aux juges. Abdelghani Hamel, accusé pour enrichissement illicite, l’a fait et comme attendu, il a réfuté toutes les accusations. L’affaire a été renvoyée en délibéré pour verdict le 24 novembre.
Après deux jours entiers de plaidoiries de la défense, le président de la première chambre près la cour d’Alger, Abdelaziz Ayad, a clôturé, hier, le procès de l’ex-DGSN Abdelghani Hamel et 15 autres personnes, dont ses quatre enfants, Mourad, Chafik, Amyar et Chahinez, son épouse, des anciens walis, Abdelmalek Boudiaf et Abdelghani Zaâlane d’Oran, Mustapha El-Ayadhi et Moussa Ghelai de Tipasa et Zoubir Bensebane de Tlemcen, les directeurs de l’OPGI d’Hussein Dey, Mohamed Rehaimia, de l’Agerfa, Fayçal Maâchi, des domaines de Tipasa, Mohamed Bouamirirene, ainsi que les représentants de 10 sociétés de la famille Hamel.
«Ce dossier a été brodé et vous le savez monsieur le juge»
Très ému et d’une voix rauque et calme Hamel dira : «Ma famille et moi sommes victimes de complot. Un plan bien ficelé qui vise à me salir et à salir le nom Hamel. Je sais que le temps consacré à cette étape du procès est limité… mais je pense monsieur le juge que l’allusion est plus éloquente que la déclaration». Et d’ajouter : «… raison pour laquelle je vous dirai en langage codé. Tout d’abord, je vous remercie et je salue votre capacité à contrôler le déroulement du procès et pour l’importance que vous aviez donné aux petits détails. Je vous remercie également, Monsieur le président, vous avez été également vigilant, attentif et à l’affût, ce qui pour moi veut dire que vous connaissez la manière dont ce dossier a été brodé, ainsi que les intentions cachées qui l’entourent».
«Je réclame justice pour moi et pour ma famille injustement salie»
Poursuivant son oral, Abdelghani Hamel dira : «La fabrication de preuves et l’exagération étaient les méthodes utilisées pour berner la justice et tromper l’opinion publique mais aussi pour salir ma famille», dira Hamel en incluant des versets coraniques pour arriver à cette phrase : «Monsieur le juge, vous êtes le substitut de Dieu sur terre, je réclame justice auprès de vous, justice pour moi, justice pour ma famille. Je suis innocent. Je suis propre. Je suis propre. Je suis propre. Je suis victime de calculs politiques, tout le monde dans cette salle le sait, vous aussi vous le savez… et l’histoire vous rendra justice parce que l’histoire est la mémoire des peuples». Les quatre fils d’Abdelghani Hamel, Chahinez, Amyar, Mourad et Chafik, ont également demandé l’acquittement.
Pour rappel, la Cour d’Alger avait condamné Abdelghani Hamel à 12 ans de prison ferme, tandis que ses enfants ont écopé de peines allant de 5 à 8 ans de prison ferme. Dans ce procès en appel, une peine de 16 ans de prison ferme, avec une durée de sûreté de 10 ans, assortie d’une amende de 8 millions de dinars a été requise jeudi dernier par le procureur général près la cour d’Alger contre l’ex-patron de la police, 12 ans de prison ferme avec une période de sûreté de 5 ans, assortie d’une amende de 8 millions de dinars contre ses trois enfants Mourad, Chafik et Amyar. Le verdict final sera connu le 24 de ce mois.
Y. C.