Par Nassim Elyès
Le parcours catastrophique de la sélection nationale de handball à la Coupe du monde 2025, organisé en Norvège, au Danemark et en Croatie, a poussé les pouvoirs publics à réagir pour la première fois.
Le Sept national a enregistré une déroute historique en concédant cinq défaites, dont deux cinglantes face au Koweït et au Bahreïn, considérées comme des nations modestes dans cette discipline. Une contre-performance qui a suscité une vive indignation des pouvoirs publics qui ont sommé le ministre des Sports, Walid Sadi, de produire un rapport détaillé sur les raisons de cet échec retentissant. Ce document devra également dresser un état des lieux général du handball algérien et proposer un programme de relance ambitieux. Le ministre des Sports a également été appelé, suite à la démission de la présidente de la Fédération algérienne de handball, à tenir l’Assemblée générale et l’Assemblée élective dans les délais impartis, conformément aux statuts de la Fédération. Il faut dire que les déclarations inquiétantes de certains internationaux avant même le départ pour la Coupe du monde avaient mis en garde contre un potentiel fiasco. L’absence de réaction a laissé la situation dégénérer sous les projecteurs médiatiques.
Sport scolaire
Cette débâcle intervient dans un contexte où le président Abdelmadjid Tebboune avait, dès le remaniement gouvernemental de septembre 2024, insisté sur l’importance de relancer le sport, une priorité stratégique régulièrement réaffirmée. Dans un communiqué officiel, le gouvernement avait exhorté le ministre des Sports à présenter une vision «réaliste et structurée» pour redresser l’ensemble des disciplines sportives nationales. L’objectif étant de permettre aux athlètes et à leurs encadrements de travailler dans des conditions optimales pour renouer avec les performances et les consécrations. A cet effet, les pouvoirs publics ont également enjoint au ministre des Sports à s’employer à promouvoir le sport scolaire et universitaire, conformément aux instructions du président de la République pour la réhabilitation du sport scolaire, qui était un véritable réservoir de jeunes talents et de champions ayant hissé haut les couleurs nationales sur les scènes continentale et internationale. L’état de crise dans lequel se trouve le handball algérien n’est que le miroir d’une situation plus globale touchant de nombreuses disciplines, notamment dans les sports collectifs. Il y a une absence criante de formation de base structurée, une instabilité chronique des instances dirigeantes, la marginalisation des compétences locales, le manque de financement et d’infrastructures adaptées et aussi un suivi continu et minutieux des autorités concernées de ce qui se passe dans les fédérations, car la tutelle devra non seulement injecter des moyens financiers et logistiques, mais aussi garantir une gouvernance stable et compétente. La situation actuelle appelle à une mobilisation générale et à une refonte complète du système sportif national pour que l’Algérie retrouve sa place sur la scène internationale, à l’image de ses réussites passées.