Par R. Akli
16% et 12%… Ce sont les taux respectifs de progression des flux d’opérations de paiements par cartes bancaires et par téléphones mobiles enregistrés en Algérie sur la période allant de janvier à août derniers, selon les chiffres dévoilés par le gouverneur de la Banque d’Algérie (BA), Salah Eddine Taleb, lors de la conférence internationale sur les paiements numériques, organisée hier à Alger. Des niveaux de progression «considérables», a estimé le gouverneur, tout en soulignant que l’utilisation des moyens de paiements scripturaux (cartes, chèques, transferts de compte à compte) en Algérie restent encore «insuffisants», bien que ces dernières années soient marquées, a-t-il relevé, par «un développement notable et des résultats encourageants en termes de recours aux solutions de paiements électroniques».
En ce sens, a-t-il tenu à mettre en avant «l’entrée effective en exploitation du Switch mobile, permettant l’interopérabilité des paiements par smartphones et l’utilisation du système du Code QR, qui constitue une nouvelle étape pour diversifier et renforcer les moyens de paiements électroniques, ainsi que la digitalisation des transactions en faveur des entreprises et des particuliers». Dans cet ordre d’idées, a-t-il indiqué, «les progrès enregistrés en termes de transition vers les instruments de paiements digitalisés sont de nature à permettre de réduire le recours à la monnaie fiduciaire et métallique, ce qui contribuera à diminuer les volumes de leur circulation hors circuit bancaire qui continuent à représenter, a-t-il observé, «une forte part de la masse monétaire». Aussi, a fait savoir le premier responsable de la Banque centrale, le Comité national des paiements (CNP) mis en place en avril dernier s’est attelé à préparer un stratégie à court terme comportant nombre de dispositions et de décisions qui visent dans l’ensemble à favoriser le renforcement et la généralisation des instruments de paiements scripturaux, ainsi qu’à lever toute contrainte entravant l’accélération du développement des moyens de paiement modernes et l’inclusion financière. A cet égard, le ministre des Finances, Laaziz Faïd, a tenu de son côté à souligner que le développement de la digitalisation bancaire et financière s’inscrit dans le cadre du processus global de transition numérique initié par les pouvoirs publics, rappelant en ce sens les différentes dispositions charriées par la nouvelle loi monétaire et bancaire dont, entre autres, celles favorisant la mise en place de banques digitales, d’une monnaie numérique et de Prestataires de services de paiement (PSP). La stratégie nationale de modernisation et de généralisation des systèmes et outils de paiement modernes, a précisé le ministre, vise principalement à réduire le poids de l’économie parallèle, à lutter contre la falsification de la monnaie, à élargir l’inclusion financière, ainsi qu’à prévenir et lutter contre les phénomènes de la corruption et du blanchiment d’argent. A souligner que le développement des moyens de paiement électronique constitue un axe majeur de la grande réforme financière et bancaire que les autorités du pays entreprennent de mettre en œuvre depuis le début de l’année en cours, avec comme objectifs essentiels de moderniser la gouvernance et les services bancaires, renforcer le financement de l’économie nationale, améliorer la collecte de l’épargne et réduire le poids prépondérant du cash dans les transactions courantes afin de limiter la part de la circulation fiduciaire hors banques. Bien qu’en très forte progression ces deux dernières années, l’utilisation des moyens de paiements électroniques, faut-il le relever, reste encore très en-deçà des objectifs et standards requis, d’où l’accent mis par les pouvoirs publics sur l’accélération de la mise en place des infrastructures nécessaires à la généralisation du mobile payement et du e-paiement, ainsi que sur l’encouragement et l’encadrement du e-commerce.