Par R. Akli
La mise en application de la nouvelle allocation touristique, augmentée désormais à 750 euros, interviendra «après l’Aïd», soit début avril prochain, a précisé hier le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred, clarifiant ainsi les échéances fixées pour l’entrée effective en vigueur de cette nouvelle mesure, très attendue par les voyageurs algériens, particulièrement à l’approche de la nouvelle saison estivale. En visite de travail dans la wilaya de Tlemcen, où il a inspecté notamment les nouveaux bureaux de change mis en place à l’effet d’entamer la mise en application de ladite allocation, le ministre des Finances a ainsi indiqué à la presse que celle-ci entrera effectivement en vigueur «une semaine ou deux après l’Aïd El Fitr», soit dès la finalisation des procédures et formalités inhérentes aux nouvelles conditions de son attribution. Le ministre qui – lors de sa visite mercredi dernier à Oran – s’était montré pour ainsi dire quelque peu vague sur la question, en se contentant d’assurer que le nouveau montant de l’allocation touristique sera applicable avant la prochaine saison estivale, aura ainsi fait montre hier de plus de clarté et de précision en réaffirmant que l’allocation en question sera accessible dès le mois prochain, comme il l’avait lui-même annoncé précédemment devant les membres de l’Assemblée populaire nationale (APN). De par le nouveau montant de cette allocation touristique, plus que septuplé par rapport à l’ancien, les autorités monétaires, faut-il le croire, sont sans doute très soucieuses de veiller à éviter d’éventuels abus ou détournements des devises à allouer aux voyageurs au profit des circuits du marché informel. D’où, vraisemblablement, la prudence et le temps mis à convenir des nouvelles procédures et conditions réglementaires d’accès pour les nationaux résidents à ce droit de change réservé exclusivement à la couverture de leurs dépenses liées à des déplacements à l’étranger. D’où, également, le choix de réserver la possibilité d’exercer les opérations liées aux droit de change au titre des déplacements touristiques ou professionnels à l’étranger aux seuls bureaux de change, mais aussi celui de localiser ces derniers au niveau des zones de passage aux ports et aéroports pour s’assurer que la nouvelle allocation touristique bénéficie effectivement et uniquement aux «véritables» voyageurs. Des bureaux de change installés par la Banque d’Algérie elle-même dans différentes gares maritimes, aéroports et postes frontaliers, en prévision du coup d’envoi officiel des opérations d’octroi de la nouvelle allocation touristique, dont le montant est passé d’un coup d’un seul de seulement quelque 100 à 750 euros par voyageur adulte et 300 euros pour les mineurs, sur décision du président de la République, actée et annoncée officiellement à l’issue d’une réunion du Conseil des ministres tenue le 8 décembre dernier. Aussi, pour préciser les nouvelles formalités et conditions d’attribution du nouveau montant de l’allocation touristique, la Banque d’Algérie, dont relève la gestion de l’accès au change et l’organisation du marché officiel des devises, devra sans doute édicter dans les meilleurs délais une nouvelles instruction pour remplacer ou modifier celle du 28 août 1997 instituant ce droit de change au profit des nationaux résidents au titre des dépenses liées à des voyages à l’étranger. La même institution, faut-il rappeler dans le même ordre d’idées, avait édicté en septembre 2023, dans le sillage de la promulgation de la nouvelle loi monétaire et bancaire en juin de la même année, un nouveau règlement ouvrant la voie à l’installation de bureaux de change agréés pour effectuer des «opérations de vente, contre monnaie nationale, de monnaies étrangères librement convertibles, au profit des personnes physiques résidentes, dont la nature porte sur le droit ou l’allocation de change au titre de voyages, soins médicaux, frais de mission et frais d’études et de stages à l’étranger». Un texte crucial qui, selon la Banque centrale, «s’inscrit dans le cadre d’une démarche progressive qui vise dans une première étape à créer les conditions idoines à même de favoriser le déploiement d’un vaste réseau national de bureaux de change pour faciliter les opérations de change au large public».