Par R. Akli
Fortement sollicitée pour faire face aux besoins accrus de soutien à la croissance économique et de protection du pouvoir d’achat des ménages, la dépense publique ne cesse de s’accroître ces quelques dernières années, charriant ainsi de nouveaux défis quant à la nécessité d’éviter un emballement des déficits budgétaire et du Trésor. Un enjeu de tout premier ordre, eu égard à la vulnérabilité des finances publiques face à d’éventuels retournements de conjoncture pétrolière, d’où l’accent mis par les hautes autorités du pays sur la surveillance des grands équilibres financiers et budgétaires à travers, notamment, la récente décision prise en Conseil des ministres de mettre en place une agence ad hoc. Un nouvel outil de planification budgétaire qui vient conforter la grande réforme introduite par la nouvelle loi organique relative aux lois de finances (LOLF), traduisant ainsi la volonté des autorités «de réduire notamment le déficit public et de diversifier les sources de son financement, tout en veillant à la consolidation de la dynamique de développement socio-économique». C’est en tout cas ce que précise le document de présentation du projet de loi de finances 2025, faisant état en ce sens d’«une démarche réaliste obéissant à la consolidation des mesures décidées par les pouvoirs publics pour assurer la soutenabilité des dépenses, stimuler l’activité économique et restaurer à moyen terme l’équilibre du budget de l’Etat». Une démarche qui s’appuie, est-il expliqué, sur «les nouveaux instruments institués par les dispositions de la LOLF pour une meilleure gestion des deniers publics». Intervenant dans cette nouvelle logique d’élaboration du budget de l’Etat en mode «programme et objectifs», le Projet de la nouvelle loi de finances (PLF 2025) charrie, faut-il le souligner, un train de dépenses en hausse de près de 10%, contre des recettes en évolution de 3,5%, ce qui ferait passer le déficit budgétaire rapporté au PIB de 19,8% à la clôture de l’exercice en cours à 21,8% l’année prochaine. Ce déficit, indiquent les projections intégrées dans le document de présentation du PLF 2025, devra commencer à connaître une atténuation en 2027 pour reculer à un niveau de 20% du PIB. Aussi, est-il précisé, la stratégie budgétaire adoptée pour le moyen terme repose sur «le plafonnement de la dépense publique conjuguée à une évolution progressive des recettes fiscales». Une stratégie progressive qui devra s’accompagner par la poursuite des réformes en cours, de sorte à garantir une gestion rationnelle et efficiente des ressources financières disponibles, à travers de nouveaux outils de gouvernance et d’évaluation des politiques publiques…