Costa Gavras, cinéaste engagé, né en Grèce d’une mère grecque et d’un père russe résistant, a été marqué par l’exil et les luttes politiques. Arrivé en France à l’âge de 19 ans, il se forme à la réalisation à l’IDHEC. Ses premiers pas dans le cinéma se font en tant qu’assistant réalisateur, notamment auprès de Jean Giono, Henri Verneuil, ou Jacques Demy.
Son premier long-métrage, «Compartiment tueurs», un polar efficace, marque les débuts d’un cinéaste qui s’intéresse aux sujets sombres et aux intrigues complexes. Mais c’est avec sa trilogie politique, composée de «Z» (tourné en Algérie), «L’Aveu» et «Etat de siège», qu’il s’impose comme l’un des cinéastes les plus engagés de sa génération. Ses films, qui dénoncent les dictatures, les totalitarismes et les injustices sociales, ont marqué les esprits par leur réalisme et leur force de conviction.
Tout au long de sa carrière, Costa Gavras a abordé des sujets d’actualité brûlants, souvent en s’inspirant de faits réels. Il a ainsi réalisé des films sur le coup d’Etat du général Pinochet au Chili («Missing»), le conflit israélo-palestinien («Hanna K»), les activités du Ku Klux Klan («La Main droite du diable»), ou encore la traque des criminels de guerre nazis («Music Box»).
Le cinéma de Costa Gavras se caractérise par un réalisme engagé, une mise en scène efficace et une distribution de qualité. Il a su réunir autour de lui de grands acteurs, tels que Jean-Louis Trintignant, Yves Montand, Jack Lemmon ou Romy Schneider. Ses films, tout en étant ancrés dans des contextes historiques et géographiques précis, abordent des questions universelles sur la justice, la liberté et la lutte contre l’oppression.
En parallèle de sa carrière de réalisateur, Costa Gavras a également occupé de hautes fonctions au sein de la Cinémathèque française. Il est considéré comme l’un des plus grands cinéastes politiques de sa génération, dont l’œuvre continue d’inspirer et de questionner.
D.M.