Hydraulique/irrigation/agriculture : L’alimentation en eau des anciennes fermes pilotes en point de mire

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Par Brahim Aziez

L’hydraulique revient au-devant de la scène avec la signature, jeudi dernier, de 2 conventions entre l’entreprise de Développement des cultures agricoles stratégiques (DCAS) et l’Office national d’assainissement (ONA), d’un côté, et l’Office national d’irrigation et de drainage (ONID), de l’autre. Ces deux signatures qui ont été paraphées en présence des ministres de l’Agriculture et celui de l’Hydraulique ont pour objectif d’alimenter des unités agricoles consacrées aux cultures stratégiques à travers le pays en quantités suffisantes d’eau pour l’irrigation.

La première convention vise, ainsi, à accorder la priorité de la distribution d’eau aux unités agricoles produisant des cultures stratégiques, y compris les graines, les oléagineux, le blé dur et les arbres fruitiers, relevant de la DCAS.

La seconde prévoit la consécration d’un quota des eaux usées traitées à l’irrigation des unités agricoles destinées aux cultures stratégiques.

A ce sujet, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural révélera que les eaux traitées «permettront d’irriguer 66 000 hectares sur un total de
114 000 hectares, soit la superficie totale des unités agricoles relevant de la DCAS, comptant 174 unités».

Selon Youcef Cherfa, cette initiative accélérera la réalisation de l’objectif fixé par le président de la République, à savoir porter à 1 million d’hectares la superficie des terres agricoles irriguées. Et à ce propos, le ministre s’est dit convaincu que ces nouvelles conventions permettront «d’améliorer le processus technique des cultures et d’augmenter la productivité des terres agricoles», saluant la coordination fructueuse entre le ministère de l’Hydraulique et celui de l’Agriculture et du Développement rural.

Pour sa part, le ministre de l’Hydraulique indiquera que «les 232 systèmes d’assainissement à l’échelle nationale constitueront une source d’eau non conventionnelle, à même de garantir un approvisionnement supplémentaire en eau au profit du secteur agricole», soulignant que la capacité théorique de traitement des eaux usées atteint 1,096 milliard de m3/an. Et d’ajouter que ces deux conventions s’inscrivent dans le cadre de l’exploitation rationnelle des ressources en eau, ainsi que de la valorisation de l’utilisation de méthodes d’irrigation économes en eau, réaffirmant l’engagement de son secteur à poursuivre les efforts de valorisation et de mobilisation des ressources en eau.

Il convient de souligner que l’implication multisectorielle a récemment (lundi dernier) été réaffirmée lors de la réunion de 6 ministres (Finances, Agriculture, Hydraulique, Travaux publics, Postes et Télécommunications, et Energie) pour établir une nouvelle feuille de route portant sur des mesures supplémentaires au profit des investisseurs dans le domaine du développement des cultures stratégiques dans les wilayas du Sud, notamment en ce qui concerne l’approvisionnement en énergie, l’ouverture de pistes et la fourniture des services de télécommunications.

 

La sécurité alimentaire passe par la mobilisation de nouvelles ressources hydriques

Depuis  son élection en 2019, le président Tebboune a fait de la sécurité hydrique une priorité, à l’instar de la sécurité alimentaire, la sécurité sanitaire et la sécurité du pays.

L’Algérie, qui se trouve dans une région semi-aride, avec une tendance accrue vers l’aridité, entend atteindre 60% de l’alimentation en eau potable à l’horizon 2030 à travers la réalisation des stations de dessalement supplémentaires qui porteront la production de 2,2 millions de m3/jour à 5,5 millions de m3/jour.

La mobilisation des eaux conventionnelles s’impose aussi pour l’agriculture, garant de la sécurité alimentaire, et qui absorbe plus de 70% des ressources hydriques nationales. Des barrages ont été réalisés, d’autres sont en cours de réalisation, mais le déséquilibre pluviométrique entre les régions a amené le chef de l’Etat à donner instruction, en juillet 2023, pour réaliser des interconnexions entre les barrages afin d’assurer un meilleur stockage de l’eau et équilibrer, un tant soit peu, la mobilisation des eaux pluviales entre les régions.

Et outre, la réalisation de forages, le recours aux eaux non conventionnelles s’impose pour satisfaire l’irrigation agricole qui absorbe 70% des eaux  mobilisées. Et ces nouvelles conventions qui s’inscrivent dans la stratégie nationale de sécurité alimentaire permettront d’alimenter les anciennes fermes pilotes qui ont été transformées en unités de production.