Par S. Ould Ali
La gestion rationnelle et raisonnée des ressources en eau en Algérie est une nécessité pour parvenir à une sécurité hydrique vitale dans un contexte marqué par les changements climatiques et la surexploitation des nappes souterraines. Et dans la politique engagée pour réaliser cette sécurité, le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, a annoncé, jeudi dernier, que la Charte des économies d’eau était en phase de réactualisation et ne devrait pas tarder à voir le jour. «Nous actualisons le texte en associant tous les acteurs et services concernés avec l’objectif de parvenir à une version finale pour proposition et adoption et pour en faire un document d’orientation à tous les niveaux», a indiqué le ministre en réponse à une question d’un député sur le sort du document qui avait été initié il y a quelques années déjà.
Il faut savoir que le texte de la Charte des économies d’eau, qui vise la gestion rationnelle de l’eau, a été élaboré par le ministère des Ressources en eau en 2021, mais n’a pas encore été soumis au gouvernement. Parmi les points abordés dans ce texte, la réhabilitation des réseaux d’alimentation en eau, la mise en place d’une fiscalité plus adaptée pour inciter à l’économie d’eau, la généralisation du comptage des consommations d’eau, le développement des techniques d’irrigation localisées pour optimiser l’usage dans l’agriculture, la sensibilisation pour changer les comportements de consommation et la lutte contre les vols et piquages illicites d’eau.
Dans sa brève intervention à l’APN, Taha Derbal a estimé que les branchements illicites et l’irrigation «incontrôlée» des surfaces agricoles participent grandement de la problématique : «70% des ressources mobilisées sont dirigées vers le secteur de l’agriculture», a-t-il dit en appelant à la généralisation des systèmes d’arrosage économique (goutte-à-goutte, irrigation intelligente…) qui permettrait d’irriguer plus de terres avec moins d’eau. Un aspect sur lequel les autorités se sont déjà penchées : «Des efforts ont été déployés par le ministère de l’Agriculture et nous continuons de travailler sur la question».
Le ministre a également insisté sur l’importance de continuer de développer la technologie du recyclage des eaux usées (à travers les stations d’épuration) et leur réutilisation dans l’irrigation des terres agricoles. Ce qui permettra, a-t-il dit, de préserver les eaux traditionnelles en quantité et qualité.
Avec la réalisation des usines de dessalement d’eau de mer, la lutte contre la déperdition des eaux par la réhabilitation des réseaux de distribution ou les branchements illicites, l’Algérie renforce jour après jour sa sécurité hydrique. La Charte des économies de l’eau pourrait peut-être accélérer le processus de transition vers une gestion durable et rationnelle des ressources.
