PAR NABIL M.
L’ALLEMAGNE affiche sa volonté de renforcer sa coopération avec l’Algérie dans le domaine des énergies renouvelables, avec un accent particulier sur le développement de l’hydrogène vert. Cette dynamique s’est illustrée lors d’une réunion de haut niveau entre le Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Energie chargé des énergies renouvelables, Noureddine Yassaâ, et l’ambassadeur d’Allemagne en Algérie. Les deux parties ont salué les avancées significatives réalisées dans le cadre de leur collaboration bilatérale, notamment à travers des projets phares tels que TaqatHy et SoutH2 Corridor, qui positionnent l’Algérie comme un acteur clé dans la production et l’exportation d’hydrogène vert vers l’Europe. Lors de cette rencontre, qui s’est déroulée en présence de cadres du ministère de l’Energie, les deux parties ont réaffirmé leur engagement à approfondir leur partenariat dans les domaines des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique et du développement de l’hydrogène vert. « Les relations entre l’Algérie et l’Allemagne dans le secteur énergétique sont solides et prometteuses », a déclaré M. Yassaâ, soulignant l’importance stratégique de l’Algérie en tant que plaque tournante pour les énergies propres, grâce à ses ressources naturelles abondantes et son expertise croissante. L’ambassadeur allemand, quant à lui, a
exprimé la volonté de son pays de soutenir les projets algériens dans ce domaine, en mettant en avant « les grandes potentialités du secteur énergétique algérien, notamment en matière d’énergies renouvelables et d’hydrogène vert ». Il a également réitéré l’engagement de l’Allemagne à « accompagner l’Algérie à travers des investissements directs et des partenariats stratégiques à long terme ».
SoutH2 Corridor et TaqatHy, des projets structurants
Au cœur de cette coopération figurent deux projets majeurs : TaqatHy et SoutH2 Corridor. Le premier, doté d’une enveloppe financière de 12 millions de dollars, vise à renforcer les compétences techniques et institutionnelles de l’Algérie dans le domaine des énergies renouvelables et de l’hydrogène vert. Le ministère de l’Energie et des Mines et la société allemande pour la coopération internationale (GIZ), ont signé en octobre 2023 un accord permettant de faire avancer ce projet qui prévoit de développer des énergies renouvelables à grande et moyenne échelle, tout en favorisant le transfert de technologie et la formation. Le second projet, SoutH2 Corridor, ambitionne de créer un gazoduc transméditerranéen pour le transport de l’hydrogène vert produit en Algérie vers l’Italie et l’Allemagne, via la Tunisie. Ce projet, actuellement à l’étude entre l’Algérie, l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie et la Tunisie, incarne une approche de partenariat gagnant-gagnant, alignée sur le plan Mattei et visant à diversifier les ressources énergétiques tout en assurant une durabilité dans la région méditerranéenne.
Une alliance stratégique pour l’avenir
La coopération algéro-allemande dans le domaine de l’hydrogène vert illustre parfaitement la convergence des intérêts entre les deux pays. Pour l’Algérie, il s’agit de capitaliser sur ses ressources naturelles et de renforcer sa position de leader régional dans les énergies propres. Pour l’Allemagne, c’est l’opportunité de sécuriser un approvisionnement durable en
hydrogène vert, essentiel à sa transition énergétique et à la décarbonation de son économie. Dans le sillage de ces partenariats et pour concrétiser leurs ambitions, l’Algérie
et l’Allemagne ont signé, en février 2024, une déclaration d’intention commune portant création d’une Task force bilatérale sur l’hydrogène. Cette initiative a pour objectif de renforcer les investissements dans tous les secteurs économiques liés au développement de l’hydrogène, en favorisant l’échange d’expertises et le transfert de technologies. L’Algérie étant en phase de transition énergétique, a besoin de cet appui technologique, ce qui démontre l’importance de tirer profit des avancées technologiques allemandes. Un
autre exemple de cette alliance stratégique entre les deux pays, le projet expérimental de production d’hydrogène vert en préparation avec Sonatrach à Arzew, avec une capacité de 50 mégawatts et une contribution financière allemande de 20 millions d’euros. Ce projet s’inscrit dans un plan d’action plus large visant à développer l’hydrogène vert en Algérie et à l’exporter vers l’Allemagne et l’Europe via le corridor SoutH2. Par ailleurs, une réflexion est engagée pour la réalisation d’une deuxième canalisation directe de l’Algérie vers l’Europe, destinée au transport de l’hydrogène vert. Avec des projets concrets, des investissements substantiels et une volonté politique affirmée, l’Allemagne et l’Algérie écrivent ensemble une nouvelle page de leur partenariat énergétique, tournée vers un avenir durable et prospère.