Par Brahim Aziez
L’autorisation provisoire qui précède la délivrance de l’agrément pour la fabrication automobile en Algérie vient d’être accordée à la joint-venture omano-coréenne qui postule pour produire des véhicules Hyundai. La confirmation nous a été donnée hier par une source non officielle, confortant par la même l’avancée du projet qui n’attend plus que le choix d’un terrain parmi ceux que proposeront les pouvoirs publics par le biais de l’AAPI pour entamer la construction de l’usine. Car, selon toute vraisemblance, les initiateurs du projet d’usine Hyundai n’auraient pas été convaincus par les infrastructures récupérées par la justice pour être versées dans les portefeuilles immobiliers d’entreprises publiques, et qui étaient autrefois (jusqu’en 2019-2021) dédiées à l’assemblage de véhicules de tourisme et utilitaires, et même de camions et de bus. L’idée d’un terrain nu pour y bâtir l’usine est confortée par le niveau d’investissement envisagé par la joint-venture omano-coréenne, puisqu’il est question de 400 millions de dollars, presque le double de ce que le groupe Stellantis a investi dans l’usine Fiat de Tafraoui (200 millions d’euros).
Très actif en Algérie, le groupe omanais, Saud Bahwan Holdin, est présent en Algérie depuis 2014 à travers un complexe pétrochimique dans la zone industrielle d’Arzew. Son premier responsable a même été reçu le par le président de la République.
La relance de ce projet, qui date de plusieurs mois, s’est opérée en début d’année après qu’une délégation composée de responsables du groupe omanais, Saud Bahwan Holdin, et du constructeur coréen, HMC Hyundai, avait rencontré le Directeur général de l’AAPI. Le 9 mars, cette même délégation était reçue par le ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb, sachant qu’en parallèle Hyundai avait officiellement déposé une demande d’agrément pour l’exercice de l’activité de concessionnaire de véhicules neufs en octobre 2024. La décision finale concernant cette dernière demande est toujours en cours d’examen par les services du ministère chargé du dossier.
Lors de ces 2 rencontres, l’occasion était donnée aux responsables du constructeur coréen et leurs partenaires omanais de faire le point sur l’avancée des démarches et la consistance du projet, et de tracer avec les services du ministère de tutelle une feuille de route pour la concrétisation du projet, selon les orientations des hautes autorités du pays. La prochaine étape serait la détermination du lieu d’implantation de l’usine pour entamer la construction de l’édifice.
Entre-temps, la délégation de Hyundai, composée de responsables du constructeur HMC et de son actionnaire le groupe Bahwan, a visité des sites industriels proposés par le ministère de l’Industrie parmi ceux confisqués par la justice, dont celui de Relizane qui appartenait à Sovac Production (qui assemblait les marques du groupe Volkswagen). Pour l’heure, le choix n’a pas encore été tranché, mais on croit savoir que cela ne saurait tarder, surtout que le consortium omano-coréen a à cœur d’entamer ses activités industrielles en Algérie.
Le 17 février dernier, le Directeur général de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI) confirmait qu’une usine de montage du constructeur automobile Hyundai sera implantée en Algérie dans le cadre de la coopération algéro-omanaise. Omar Rekkache, qui assistait récemment aux travaux d’une rencontre organisée par l’agence d’investissement et la Délégation de l’Union européenne en Algérie, déclarait que le projet d’investissement omanais pour le montage automobile de la marque sud-coréenne fait partie des projets enregistrés par l’AAPI.
400 millions $ d’investissement et 5 à 6 modèles à produire
L’investissement total pour le projet d’usine automobile Hyundai serait estimé à environ 400 millions de dollars. 3 modèles de véhicules de tourisme, 2 utilitaires et éventuellement un VE (Véhicule électrique) seraient au programme
Pour rappel, l’ancien ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique avait reçu, le 8 juillet dernier au siège de son ministère, une délégation composée de responsables du constructeur coréen Hyundai Motor Company (HMC) pour la région MENA et d’OTE, le représentant omanais du constructeur à Mascate et néanmoins partenaire de HMC sur le projet algérien. La délégation avait, alors, présenté au représentant du gouvernement algérien du moment son projet pour la fabrication de véhicules Hyundai en Algérie. Selon certaines indiscrétions, une première société a été créée pour le volet industriel et une autre pour l’aspect commercial en association avec un partenaire algérien.
En octobre dernier, le président de l’APN qui effectuait une visite de travail à Séoul, sur invitation de son homologue sud-coréen, s’était rendu dans l’antre du constructeur automobile coréen, Hyundai, d’où il avait annoncé que le constructeur coréen se préparait à lancer son usine de fabrication automobile en Algérie pour 2025. Il faut préciser que le groupe Hyundai compte les marques Hyundai et Kia et que les deux étaient présentes en Algérie à travers trois unités de montage (Hyundai véhicules à Tiaret, Hyundai Bus et camions à Batna, Kia véhicules à Batna).
La conception du nouveau projet Hyundai prendrait en compte, dès le départ, la création d’une ligne de construction de carrosseries et d’une ligne de peinture automobile. Trois modèles de voitures de tourisme de la marque Hyundai seront au programme de production locale, en plus de deux types de véhicules utilitaires, voire même des véhicules électriques.