Il a proféré des propos racistes contre les non-Européens: Une pétition exige la démission de Borrell

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Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell est sous les feux des critiques de toutes parts, allant jusqu’à demander sa démission, après des propos racistes où il a comparé la majeure partie du monde à une « jungle » et l’Europe à un «jardin».

En effet, un mouvement paneuropéen des démocrates résume le mieux l’ire provoquée par les déclarations, jeudi 13 octobre, de Josep Borrell, haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, qui s’est exprimé lors de l’inauguration du programme pilote de l’Académie diplomatique européenne.

«L’Europe est un jardin. Nous avons construit un jardin. Tout fonctionne», a déclaré Borrell. « La majeure partie du reste du monde est une jungle, et la jungle pourrait envahir le jardin. »

«Les jardiniers devraient s’en occuper, mais ils ne protégeront pas le jardin en construisant des murs. Un joli petit jardin entouré de hauts murs pour empêcher la jungle d’entrer ne sera pas une solution. Parce que la jungle a une forte capacité de croissance et que le mur ne sera jamais assez haut pour protéger le jardin.»

Cette déclaration a suscité un feu nourri de critiques en Europe, au Canada, et depuis les lointains Emirats unis, avant qu’un mouvement paneuropéen de démocrates ne lance une pétition pour exiger la démission du chef des affaires étrangères de l’UE, Josep Borrell, pour ses propos racistes sur les pays non européens.

Etat d’esprit raciste et colonial

Les auteurs de cette pétition, qui a récolté à hier quelque 1590 signataires, estiment que «ses remarques révèlent l’effroyable état d’esprit raciste et colonial qui imprègne même les plus hauts niveaux de la direction politique européenne».

«Cette supposée analogie devrait être inacceptable, peu importe le contexte. Et la conduite de Borrell, en termes simples, est inadaptée à la fonction qu’il occupe. Nous exigeons sa démission immédiate», lit-on sur le texte du mouvement paneuropéen des démocrates.

Le message qui a fait le tour du monde a suscité la colère aussi aux Émirats arabes unis (EAU) qui qualifient ces commentaires de « racistes ». Considérant qu’ils «contribuent à l’aggravation du climat d’intolérance et de discrimination à travers le monde», ils ont convoqué le représentant (ambassadeur) de l’Union européenne, Emil Paulsen, le sommant de fournir une explication écrite.

Réagissant à ce discours, l’ambassadeur canadien à l’ONU, Bob Rae, a, lui, déploré dans un tweet une «terrible analogie».

«L’Afrique est-elle encore une jungle destinée uniquement à meubler le jardin de quelqu’un d’autre comme elle l’a douloureusement été ?», avait notamment réagi sur Twitter Redwan Hussein, conseiller principal du premier ministre éthiopien.

«Le message que le reste du monde entend est que l’Europe est toujours conduite par le néocolonialisme», a commenté hier l’eurodéputé belge Marc Botenga, appelant le Parlement à ne pas le laisser passer. « Ce langage colonial odieux est inacceptable de la part de tout représentant de notre Union », avait déclaré plus tôt Alice Bah Kuhnke, eurodéputée écologiste.

Dans sa réponse aux critiques dont il fait l’objet, Josep Borrell a reconnu n’avoir « sans doute pas été en mesure de bien exprimer » son message aux jeunes diplomates : «Je voulais leur dire de ne surtout pas envisager une forteresse Europe qui se fermerait contre le reste du monde pour empêcher quiconque d’y entrer.»

Interrogée pour sa part, Dana Spinant, une porte-parole de la Commission européenne, a assuré que la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, avait «bien sûr» confiance en Josep Borrell.

A. R.